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Le lent suicide de l’Europe continentale :
où sont passés tous les enfants ?

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13 février 2005

Europe et immigrationL

es tendances démographiques en Europe annoncent une chute massive de sa population, en raison selon l'économiste tchèque Pavel Kohout de systèmes et de conditions réduisant l'intérêt à faire des enfants. Et cette évolution dramatique pourrait être encore aggravée par une immigration se transformant progressivement en colonisation.

Au IIIe siècle après J.C. vivait un prophète nommé Mani. Il prêchait une doctrine basée sur le conflit entre le Bien et le Mal. Il considérait le monde matériel comme une création diabolique. Le mariage et la maternité étaient à ses yeux de graves péchés, parce que l’enfantement aboutissait à multiplier les œuvres de Satan. L’idéal manichéen consistait à envoyer l’humanité au royaume de Dieu par le biais d’une extinction graduelle.


«... Si une grande partie des futurs Européens ont une peau foncée et vont à la mosquée, pourquoi pas ? Mais s'ils deviennent une menace pour la démocratie et la tolérance, ce sera une tragédie. »


Au fil du temps, le manichéisme a été éradiqué sans pitié comme une doctrine hérétique et impie. En regardant les statistiques démographiques, cependant, on pourrait penser que les populations des pays développés se sont converties en masse au manichéisme et ont décidé de s’éteindre. Le taux de fécondité dans la plupart des pays occidentaux est passé sous le seuil du renouvellement.

Dans la « Nouvelle Europe », la situation est encore plus sombre. Selon les projections de l’ONU, la Lettonie va perdre 44% de sa population en 2050 si les tendances démographiques se confirment. En Estonie, la population devrait se réduire de 52%, en Bulgarie de 36%, en Ukraine de 35% et en Russie de 30%. Comparé à ces chiffres, le déclin projeté de la population en Italie (22%), en République Tchèque (17%), en Pologne (15%) et en Slovaquie (8%) apparaît modeste. La France et l’Allemagne ne perdront qu’une petite partie de leur population, et celle du Royaume-Uni connaîtra même une petite augmentation – grâce à l’immigration.



Pourquoi le taux de fécondité baisse-t-il ?

La question de savoir pourquoi la fécondité chute si brutalement en Europe continentale a nourri les réflexions aussi bien des démographes que des économistes. La réponse doit être recherchée dans plusieurs facteurs importants, dont l’impact – pour compliquer les choses – ne fait pas simplement que s’additionner. Cependant, on peut affirmer avec un grand degré de certitude que l’existence de systèmes de retraite a eu un effet très négatif sur la taux de naissance. Le rapport national sur la famille publié par le Ministère tchèque du travail et des affaires sociales affirmait ainsi en août 2004 que « en terme de solidarité intergénérationnelle, l’importance de l’enfant comme investissement pour l’appui matériel au troisième âge a été limité par le système de sécurité sociale et de retraites, qui a supprimé la dépendance immédiate des gens envers leurs enfants. L’importance du rôle de l’enfant en rapport avec ses parents s’est déplacée dans la sphère émotionnelle, ce qui a réduit la nature indispensable de l’enfant pour l’avenir matériel de la famille, tout en permettant de les remplacer par des substituts procurant une satisfaction émotionnelle. »

Pour l’exprimer avec franchise, et peut-être un brin de cynisme, les enfants étaient considérés par le passé comme des investissements qui assuraient à leurs parents les moyens de subsister à la retraite. En tchèque, le mot « vejminek » (qui désigne une partie d’une ferme réservée aux vieux parents du fermier) est en fait dérivée d’un verbe signifiant « stipuler » : dans l’acte de transmettre son bien, le vieux paysan stipulait les conditions auxquelles la ferme devait être remise à son fils. Au lieu d’une politique « intergénérationnelle », il existait une dépendance directe des parents pour leurs enfants. Ce qui signifiait que les gens avaient une motivation économique immédiate pour élever une descendance suffisamment nombreuse – alors que le système anonyme d’aujourd’hui amène tous les actifs à payer les pensions de tous les retraités d’une manière totalement dépersonnalisée.

Ce système permet à un grand nombre de « parasites » de recevoir plus que ce qui correspondrait à leur contribution globale dans leur vie active. Ceux qui ont des revenus largement au-dessus de la moyenne, au contraire, sont pénalisés, parce que le système leur donne moins d’argent que le montant de leur contribution. On appelle cela le « principe de solidarité ». En terme de fécondité, cet arrangement est décourageant aussi bien pour les bas revenus que pour les hauts revenus. Les seconds sentent qu’ils n’auront pas besoin d’enfants dans leurs vieux jours, alors que les premiers pensent ne pas pouvoir se permettre d’en avoir.

De nos jours, les enfants ne représentent plus des investissements, mais des chouchous et des compagnons – des objets de consommation luxueux. Toutefois, ce segment de marché est très compétitif ; il est particulièrement éclairant de constater que le déclin du taux de fécondité dans les années 80, et plus encore dans les années 90, a été accompagné par une augmentation massive du nombre de propriétaires de chiens en ville. Alors que par le passé ces propriétaires étaient essentiellement des retraités, il existe aujourd’hui de nombreux couples qui ont délibérément choisi d’avoir un chien au lieu d’un enfant. Ce sont pour la plupart de jeunes actifs qui sont arrivés à la conclusion – à tort ou à raison – qu’ils n’ont pas le temps ou l’argent pour avoir un enfant. Et ils investissent ainsi leur surplus émotionnel dans des animaux.



Les impôts jouent un rôle essentiel

Les systèmes étatisés de retraite ont éliminé l’incitation économique naturelle à avoir des enfants. En même temps, l’Etat-providence est un luxe énormément coûteux qui doit être financé par les impôts. Des taxes élevées sur le revenu et d’importantes contributions à la sécurité sociale réduisent la capacité financière des gens lorsqu’ils sont en âge d’avoir des enfants. De ce fait, ils contribuent également à réduire le taux de fécondité.

Un lecteur du Wall Street Journal a écrit une lettre à ce sujet : « Je suis le fils d’un ouvrier des aciéries de Pittsburgh. Je suis né à la fin de la Seconde guerre mondiale. J’ai trois sœurs. Ma mère n’est jamais partie travailler. Après l’expérience de la Grande Dépression, mes parents étaient réticents à faire des emprunts ; ils pouvaient cependant se permettre de posséder leur propre maison, et notre père avait l’habitude d’acheter une nouvelle voiture tous les 3 ou 4 ans. Mes parents ont payé ma formation universitaire et m’ont acheté ma première voiture pour mes 20 ans. Nous appartenions à tous points de vue à la classe moyenne, et j’étais fier de la réussite de mes parents. […] Aujourd’hui, mes deux parents doivent travailler pour maintenir un niveau de vie moyen, en raison de l’augmentation des impôts en un demi-siècle. […] Ceci a produit une génération d’enfants portant une clef autour du cou, des gangs urbains, et des morveux agressifs élevés après l’école par des centres d’assistance à l’enfance. »

Le poids des impôts s’est effet accru de manière importante aux Etats-Unis ces 50 dernières années. Le taux de fécondité a chuté en proportion, sans atteindre le niveau critique que connaît actuellement l’Europe, puisqu’il approche le seuil de renouvellement – environ 2 enfants par femme. Même ainsi, par rapport à l’Europe, les Etats-Unis apparaissent comme une superpuissance stable et confirmée. « Même en incluant l’immigration, la population de l’Europe des 12 va diminuer de 7,5 millions sur les 45 prochaines années, selon les calculs de l’ONU. Depuis l’époque de l’épidémie de ‘mort noire’ au XIVe siècle, l’Europe n’a jamais connu un déclin aussi large de sa population », écrit l’historien britannique Niall Ferguson. Il prédit également qu’entre 2000 et 2050, la population US va augmenter de 44%. Il semble que l’Union Européenne doive abandonner pour de bon son rêve ambitieux d’être un « contrepoids » à l’Amérique.

Les tendances démographiques en Europe sont en effet inquiétantes. En Italie, par exemple, le taux de fécondité est tombé à un niveau moyen de 1,2 enfants par femme. Pour quelle raison ? Un journaliste du Daily Telegraph décrit la vie des jeunes italiens dans les termes suivants : « Il est virtuellement impossible de gagner sa vie. Prenez simplement Rome. Vivre avec un minimum de dignité humaine (un petit appartement loué, un souper à l’occasion au restaurant) exige une paie mensuelle de 3000 euros avant impôt, ce qui revient à 1800 euros après celui-ci. Si dans le monde anglo-saxon une majorité d’adultes est censée vivre de manière indépendante sur ses propres revenus, en Italie ce n’est souvent pas le cas. Une proportion incroyable de 70% d’Italiens entre 25 et 29 ans vivent chez leurs parents, où ils bénéficient d’un logement subventionné et où leur pauvre revenu devient un confortable argent de poche. »

Lorsqu’un jeune Européen doit choisir entre fonder sa propre famille et vivre confortablement sans enfant, il va très probablement choisir la deuxième option – à moins qu’il n’appartienne à une classe sociale qui considère avant tout les enfants comme une source de bénéfices sociaux. Un haut niveau de taxation, combiné à des marchés du travail et du logement déficients, forme un mélange vraiment génocidaire. C’est le cas en Italie, mais également en Bulgarie et en République Tchèque. Son impact ne peut pas être corrigé par toutes sortes de subventions gouvernementales versées aux jeunes familles. Au contraire, dans certaines circonstances les subventions familiales peuvent même mener à une chute du taux de fécondité.

Le modèle traditionnel, qui existe notamment en Espagne et en Italie, mais également en Europe Centrale et Orientale, souligne les étapes successives de la fondation d’une famille. Premièrement, un jeune homme est diplômé d’une université ou d’une école spécialisée ; il assure ensuite son niveau de vie, qui est suivi par un mariage ; et seulement ensuite des enfants viennent au monde. Cette succession n’est pas seulement conforme aux conventions sociales, mais elle est également basée sur une vraie logique économique : il est simplement insensé de commencer à avoir des enfants sans gagner sa vie. Le tabou du sexe dans les cultures occidentales a des raisons économiques profondes.



L'effondrement inévitable du système

Les difficultés commencent lorsque l’un des maillons de la chaîne est rompu. Dans l’Europe contemporaine, le problème principal réside dans le deuxième maillon : gagner sa vie. Le chômage parmi les jeunes diplômés tend à être bien plus élevé que la moyenne des actifs. Dans des pays tels que la France, l’Espagne, la Finlande, la Grèce ou l’Italie, 20% à 30% des jeunes sont sans emploi. Quel taux de fécondité peut-on attendre si un cinquième ou même un tiers des jeunes adultes sont incapables de gagner leur vie en raison d’un marché du travail déformé ?

Mais il existe un autre problème. L’impôt sur le revenu et les contributions à la sécurité sociale augmentent, alors que les investissements dans le patrimoine bénéficient de réductions d’impôts. Le soutien étatique aux familles existantes implique des charges plus élevées pour les jeunes gens qui n’ont pas encore fondé de famille. La prétendue « aide aux familles » empêche ainsi la création de nouvelles familles, et réduit efficacement le taux de fécondité. Si un jeune adulte célibataire n’a plus que de l’argent de poche après avoir payé l’impôt sur le revenu, il sera difficilement capable d’économiser suffisamment pour fonder un foyer. Les politiciens de la plupart des pays européens vivent en décalage avec la réalité s’ils ne voient pas cette relation économique.

Certains pensent qu’il n’y a rien de mal à avoir un faible taux de naissances, car la planète est de toute manière surpeuplée. Certes, nul ne peut établir le « bon » volume de population pour un pays ou un continent par des moyens scientifiques. Ce que nous pouvons déterminer, cependant, c’est quelle pyramide des âges est favorable, et laquelle est désastreuse. Dans quelques décennies, une grande partie de l’Europe sera dominée par une pyramide des âges très défavorable, avec une énorme augmentation du nombre de personnes âgées.

Pour être précis, on ignore à quel âge les jeunes gens d’aujourd’hui prendront leur retraite – s’ils auront une retraite. Les systèmes de pensions actuels vont inévitablement subir une crise longue et sévère, dont le résultat peut être en partie deviné aujourd’hui. Il existe plusieurs scénarios, et le plus probable suggère que l’âge de la retraite doit progressivement être élevé, d’abord à 65 ans, puis à 67 ans au début des années 30, et ainsi de suite. Stopper cette prolongation de la vie active mettrait rapidement le système en situation de crise. En d’autres termes, un système de pensions peut fonctionner quelques décennies, avant d’être graduellement marginalisé par l’élévation de l’âge de la retraite. Ce système a représenté une énorme expérience politique et économique, et la génération actuelle d’enfants sera témoin de son échec.

Peut-être les gens vont-ils juste retourner à l’époque des années 1880, lorsque dans l’Allemagne de Bismarck l’âge de la retraite était fixé à 70 ans – avec une espérance de vie moyenne inférieure à 50 ans. Si en 2050 l’âge de la retraite est par exemple fixé à 90 ans, avec une espérance de vie moyenne oscillant autour de 80 ans, alors le système de pensions peut être viable à long terme. Mais une bonne sécurité sociale à l’âge de 60 ans environ sera complètement exclue pour ceux qui aujourd’hui sont des enfants.

D’un autre côté, si l’âge de la retraite reste inchangé, les impôts pourraient finalement s’élever à 70% ou 75% des salaires bruts. Dans un tel cas, cependant, les portions plus jeunes et mieux instruites des populations actives émigreraient sans aucun doute vers des pays aux impôts moins élevés, en particulier la Grande-Bretagne, l’Irlande et les Etats-Unis. Ces pays ont également moins de difficultés avec leur structure démographique. Dans les 50 prochaines années, les Etats-Unis pourraient énormément bénéficier d’une vague d’immigrés qui auront été chassés d’Europe par des impôts élevés – et peut-être pas seulement par cela.



La fin de la démocratie en Europe ?

Le prophète Mani est mort. Mais les enseignements d’un autre prophète sont toujours bien vivants. En 2002, le prénom le plus fréquemment donné aux nouveaux-nés était Mohammed. Celui d’Oussama a atteint une belle 12e position.

Dans les années 60, il y avait seulement quelque 350'000 musulmans nord-africains en France, avec environ 1,25 millions de Français vivant en Afrique du Nord. Depuis lors, la notion de « colonialisme » a été entièrement renversée. Il n’y a presque aucun Français en Afrique du Nord, mais le nombre de musulmans originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient en France oscille selon les estimations entre 4 et 10 millions. Le nombre exact d’immigrés légaux et illégaux est inconnu, parce que les statisticiens français ne sont pas autorités à collecter des informations sur les structures ethniques et religieuses de la population.

Cependant, certaines estimations suggèrent qu’une naissance sur trois en France se produit dans une famille musulmane. Ceci expliquerait en partie pourquoi la France a un taux de fécondité – environ 1,7 enfants par femme – plus élevé que l’Espagne ou l’Italie. Sans cette influence, le taux français se situerait aux alentours de 1,2 enfants par femme, soit un chiffre similaire à ceux constatés en Europe Méridionale et Orientale.

A cet égard, le journaliste israélo-russe Shlomo Groman écrit ceci : « allez dans n’importe quelle garderie [de Vienne, note du traducteur]. Ses clients seront avant tout arabes, iraniens, pakistanais, turcs, japonais, coréens et africains. Les femmes viennoises n’enfantent pas – elles chérissent plutôt leur apparence et leur carrière. Le système de pensions d’Europe Occidentale a rendu l’éducation d’enfants moins avantageuse que l’ascension sociale et la maximisation des revenus. »

La culture semble jouer un rôle encore plus crucial que les impôts ou les retraites. Les pays de l’ancienne Union Soviétique forment à ce sujet un intéressant « laboratoire démographique ». Nous avons déjà mentionné l’Ukraine, les pays baltes et la Russie. La situation dans les républiques islamiques – l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan – est complètement différente : toutes ou presque vivent une explosion démographique. Le niveau de vie de ces pays est proche de celui de la Géorgie et de l’Arménie, c’est-à-dire pauvre. Mais la Géorgie et l’Arménie souffrent de la même commotion démographique que, par exemple, les pays baltes. La différence réside dans le caractère traditionnellement chrétien de ces nations. La position des femmes dans leur société est peut-être un peu différente de celle obtenue dans les pays riches d’Europe, mais reste négligeable par rapport aux pays musulmans en terme de taux de naissances. L’Arménie va perdre un quart de sa population d’ici 2050, alors que la population de l’Azerbaïdjan voisin va augmenter d’un tiers.

Le contexte démographique international connaîtra d’énormes changements : en 2050, le Yémen sera davantage peuplé, par exemple, que l’Allemagne. Ces gens vont assez logiquement envier le niveau de vie qui caractérise aujourd’hui l’Europe. La pression migratoire sur celle-ci sera immense. Compte tenu des lois libérales de l’Europe sur le rassemblement familial, l’exode du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord aura d’énormes dimensions.

Au lieu de l’intégration d’immigrés dans une société majoritairement européenne, l’inverse se produira : les immigrés vont intégrer la culture européenne existante dans leur propre civilisation. Après quelques temps, ce sera leur propre civilisation qui deviendra dominante. Nul n’a besoin d’être un supporter de Jean-Marie Le Pen pour être inquiet à ce sujet. Ce n’est pas un problème d’ethnies et de leur mélange. C’est une question de société, de valeurs et de démocratie. La tolérance européenne est en concurrence avec l’islam, qui n’est pas toujours une religion pacifique, comme de nombreux Européens voudraient le croire. Les prédicateurs islamiques radicaux condamnent ouvertement la démocratie. Ils ne l’interprètent pas comme un système social mais comme un culte païen, qui préfère la voix du peuple à la voix de Dieu. Cette théorie et d’autres sont diffusées dans de nombreuses mosquées à travers l’Europe.

Si en raison des tendances démographiques une grande partie des futurs Européens ont une peau foncée et vont à la mosquée, pourquoi pas ? Mais s’ils deviennent une menace pour la tradition européenne de démocratie et de tolérance, ce sera une tragédie.




Texte original: Pavel Kohout, "Where Have All the Children Gone?", Tech Central Station, 27.1.05  
Traduction et réécriture: Lt col EMG Ludovic Monnerat
  









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