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Malgré des succès initiaux, le terrorisme finit toujours par échouer

13 juillet 2003

Ayman Al-ZawahiriM

algré tout l'éventail des méthodes utilisées, les groupes terroristes ne parviennent jamais à vaincre. L'essayiste Amir Taheri analyse les raisons de leur échec inévitable, et montre notamment que la rentabilité des attaques terroristes décroit rapidement.

En un sens, le terrorisme fonctionne, parce que nous sommes disposés à être terrorisés. Bien sûr, les terroristes tuent des gens. Cependant, le but du terrorisme n'est pas de tuer mais de faire peur. Dans ce contexte, la coopération de ceux pris pour cibles est essentiel. Plus ils coopèrent en étant effrayés, plus le terroristes deviennent forts.


«... Le terrorisme n'est pas une entreprise durable : même les organisations terroristes les plus efficaces ont fini soit par se rallier au système en place, soit par être balayées. »


Examinons le dernier épisode de la saga des bandes audio et vidéo d'Al-Qaïda. Au début du mois, Al Jazeera a reçu une cassette audio censée contenir un message d'Ayman Al-Zawahiri, un fugitif égyptien considéré comme le second d'Oussama bin Laden. Il n'y a aucune preuve que la bande a été faite par Zawahiri, ou même que l'Egyptien est toujours vivant.

Supposons que la bande soit authentique. Et alors ? S'il est vivant, Zawahiri se cache comme un rat dans un quelconque égoût, probablement au Pakistan. Le message montre que, quelle que soit la personne qui l'a écrit, elle vit dans la confusion psychologique et morale. Il ne révèle ni stratégie, ni méthode, mais seulement le désespoir.



Un bilan vite négatif

La tactique du meurtre de masse par le suicide est sujette à la loi des retours négatifs comme d'autres formes de terrorisme. Les Narodniks du XIXe siècle ont fait au début une impression spectaculaire, parce qu'ils pouvaient tuer beaucoup de gens en ne subissant eux-mêmes que peu de pertes. La police secrète russe, l'Okhrana, a été initialement secouée au départ, mais elle a été réentraînée pour penser comme les Narodniks et les combattre plus efficacement. Avec le temps, le bilan a changé au détriment des Narodniks : ils devaient offrir deux vies ou plus pour prendre une vie à "l'ennemi". Comme toute autre entreprise avec un mauvais bilan, ils ont été exclus du marché.

Par la suite, la même chose est arrivée aux anarchistes, que Chesterton voyait comme une menace devant durer 1000 ans. Mais ils ne seront restés dans la course qu'aussi longtemps qu'ils pouvaient tuer plus et mourir moins. Lorsque cette équation a été inversée, ils ont disparu. Des terroristes plus récents, des pirates de l'air des années 60 aux marxistes des années 70, ont vécu des expériences similaires. Lorsque le prix du détournement d'avions s'est élevé pour les pirates, ils ont disparu. Les Brigades Rouges, la Faction Armée Rouge, la bande Bader-Meinhof et d'autres groupes gauchistes se sont également effondrés lorsqu'ils ont commencé à subir des pertes croissantes en tuant moins d'ennemis.

Qu'en est-il des attentats suicides ? Les terroristes tamouls ont développé cette nouvelle forme de suicide en Inde et au Sri Lanka. Initialement, la méthode a eu un impact considérable. Ils ont tué un premier ministre indien et un président srilankais. Avec les années, toutefois, ils ont eux aussi commencé à mourir davantage et tuer moins, en rendant leur entreprises insoutenables. Les attentats-suicides sont également apparus au Moyen-Orient dans les années 80. En premier, ils se sont révélés profitables : moins d'une dizaines de "volontaires" libanais ont tué plus de 400 occidentaux, dont quelque 300 Marines américains et parachutistes français. Mais la décennie suivante, le coût humain et politique de l'attentat-suicide s'est accru, et l'entreprise n'a plus été rentable.

Les attentats-suicides ont été introduits dans les territoires palestiniens à cette époque, et utilisés contre Israël. La nouvelle méthode a atteint son sommet en 2001, lorsque chaque terroriste suicidaire tuait en moyenne presque 9 Israéliens. La proportion a continué de changer au détriment des bombes humaines : la moyenne des 18 derniers mois est de trois Israéliens tués par terroriste suicidaire. Et ce n'est pas tout, car chaque attaque suscite des représailles israéliennes dans lesquelles les proches et les amis du terroriste ainsi que ses commanditaires sont souvent tués.

Et qu'en est-il des attentats-suicides contre les Etats-Unis et leurs alliés ? L'Arabie Saoudite et le Maroc ont été attaqués parce qu'ils constituaient des cibles faciles. Les deux faisaient partie des pays les plus accessibles de la région, sans présence policière envahissante, comme c'est le cas dans d'autres pays arabes. Mais même dans ces cas, la proportion n'est pas encourageante pour les terroristes, qui ont perdu 28 hommes et tué 47 personnes. En comparaison des attaques menées contre les ambassades US au Kenya et en Tanzanie, soit une perte de 12 hommes en tuant 263 personnes, cela représente un mauvais investissement.

L'attentat-suicide a atteint son apogée le 11 septembre 2001 lors des attaques à New York et Washington. La proportion était d'un pour 160 en faveur des terroristes. Mais même cela ne correspond pas à la totalité : depuis lors, les Etats-Unis et leurs alliés ont répliqué, et des milliers de candidats à l'attentat-suicide ont été capturés dans quelque 20 pays.

Au final, et quelles que soient les méthodes utilisées, le terrorisme n'est pas une entreprise durable. Même les organisations terroristes les plus efficaces ont fini soit par se rallier au système en place, soit par être balayées.



Texte original: Amir Taheri, "Why Terror Fails", New York Post, 7.7.2003    
Traduction et réécriture: Maj EMG Ludovic Monnerat
    









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