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Yougoslavie, dix ans de guerres :
Slovénie (juin 1991) – Macédoine (juin 2001)

30 juin 2001


Combats en Macedoine près de Vaksince, 24.5.01E

n 1990, la CIA prévoyait la décomposition de la Yougoslavie en moins d'un an et demi. Elle avait parfaitement raison et tous les événements qui ont suivi étaient conformes à ses hypothèses. Cela a été publié à une époque où la communauté internationale insistait sur"le respect de l'intégrité territoriale de l'ancienne Yougoslavie".

Lorsque la guerre a commencé, personne ne savait qu'elle durerait aussi longtemps. D'après le témoignage d'un soldat, au ton amer et ironique, les événements de juin 1991 en Slovénie avaient des faux airs d'opérette :"Ils voulaient l'indépendance et nous, nous ne souhaitions pas qu'ils l'obtinssent."

«... Cela fait dix ans que tout a commencé et aujourd'hui c'est au tour de la Macédoine de connaître les affres de la guerre. »
«... Cela fait dix ans que tout a commencé et aujourd'hui c'est au tour de la Macédoine de connaître les affres de la guerre. »

Depuis, ces velléités autonomistes ont souvent été à l'origine des nombreux carnages qui se sont succédés dans la région. Cela fait dix ans que tout a commencé et aujourd'hui c'est au tour de la Macédoine de connaître les affres de la guerre. Les événements se sont déplacés le long de ce que les Yougoslaves appelaient jadis "l'autoroute de la Fraternité et de l'Unité."

Partie du Nord-Ouest, la guerre a gagné le Sud, se répandant dans les anciennes républiques yougoslaves, les unes après les autres.


1991

En juin, les assemblées de Slovénie et de Croatie décident de l'indépendance de ces deux unités fédérales. Les instances slovènes commencent à recouvrer les compétences de l'Etat fédéral. Les dirigeants politiques yougoslaves décident alors de faire intervenir l'armée. La guerre entre la défense territoriale slovène et l'armée fédérale est brève et entrecoupée de trêves où les victimes sont plus nombreuses que durant les combats.

Epilogue : les Slovènes déclarent dix victimes, et l'armée yougoslave reconnaît avoir perdu 40 soldats et officiers. L'Armée yougoslave se retire de la Slovénie. Les autochtones fêtent la victoire et leur nouveau héros : Janez Jansa.

La fièvre autonomiste gagne la Croatie après une série de graves incidents à Plitivice, Borovo, Selo, etc. Tudjman forme une garde nationale et Anton Tus quitte l'armée yougoslave pour en devenir le chef. Commencent alors les attaques contre les casernes. L'armée yougoslave se retire vers les régions habitées par les Serbes."L'automne sanglant"se terminera par la chute de la ville de Vukovar que les Croates appellent depuis "le Stalingrad croate". Le drame s'achèvera cette année-là par une division de la Croatie en deux parties. Les enclaves serbes porteront le nom de République Srpska Krajina. Arrivent enfin les casques bleus de l'ONU qui seront disposés selon le principe des taches d'encre.

Le 25 décembre 1991, le Vatican puis l'Allemagne sont les premiers à reconnaître l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie. Les autres pays européens suivent leur exemple alors que les Etats-Unis s'abstiennent.


1992

A peine les passions de la guerre se sont-elles calmées en Croatie, que c'est au tour de la Bosnie de s'embraser. Les Etats-Unis, et toute la communauté internationale, reconnaissent la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine.

Les chefs des Serbes de Bosnie se déplacent de la ville de Sarajevo à sa banlieue, Pale. Les soldats de l'armée yougoslave meurent dans les rues de Sarajevo. C'est le début d'une sanglante guerre ethnique entre les Serbes, les Musulmans et les Croates. La ville de Sarajevo est assiégée par les Serbes et les foyers de guerre éclatent le long des rivières Drina, Una,
Vrbas et Bosna.

Avec la guerre en Bosnie, l'ancienne Yougoslavie n'existe plus. La Serbie et le Monténégro forment la République Fédérative de Yougoslavie. L'armée yougoslave se retire pacifiquement de la Macédoine. L'ONU émet des sanctions à l'égard du nouvel Etat yougoslave car celui-ci aide les Serbes en Croatie et en Bosnie. Slobodan Milosevic nomme Milan Panic, homme d'affaires américain, Premier ministre et l'écrivain Dobrica Cosis devient chef de l'Etat. Quelques mois plus tard, il les obligera à quitter leurs fonctions.


1993

L'année 1993 est marquée par de vaines négociations de paix qui, pour l'essentiel, se tiennent à Genève. Différents plans se succèdent. Les négociateurs sont l'Américain Cyrus Vance et le Britannique David Oven - Vance sera ensuite remplacé par le Norvégien Torvald Stoltenberg. Tous les foyers de guerre en Croatie et en Bosnie demeurent "actifs", avec des confrontations sanglantes entre Croates et Musulmans en Bosnie. Les Serbes accordent leur aide  aux Croates.


1994

Les premiers conflits entre Slobodan Milosevic et les dirigeants serbes de Bosnie voient le jour. Milosevic introduit le blocus sur la Drina puisque Radovan Karadzic n'a pas accepté le plan "Vance-Oven" . En même temps, couve un nouveau conflit entre Karadzic et Mladic.


1995

C'est une année essentielle pour le dénouement de la crise à l'Ouest de la Drina. Dans les opérations "Eclair" en mai et "Tempête" en août, les forces croates chassent presque toute la population serbe de la Slavonie occidentale et de la Krajina de Knin. Les forces croato-musulmanes ont conquis, en automne, la plus grande partie des anciens territoires serbes en Bosnie occidentale.

Vient alors la conférence de Dayton, une base militaire américaine où Slobodan Milosevic, Franjo Tudjman et Alija Izetbegovic signent un nouvel accord sous le regard des Américains. La guerre cesse.


1996

C'est la première année de paix dans l'ancienne Yougoslavie après cinq ans de guerre. Les sanctions à l'encontre de la RFY sont abolies. Elle peut désormais participer aux compétitions sportives internationales et accueillir les avions des compagnies étrangères. Les liens avec le reste du monde et l'environnement immédiat sont renoués. Le journal"New York Times"qui avait décrit Milosevic comme "Le boucher des Balkans" considère désormais le dirigeant serbe comme un "facteur irremplaçable de paix dans les Balkans."


1997

La première partie de l'année, les différents protagonistes demeurent fidèles aux engagements de Dayton. Pour la seconde moitié, l'Armée de la libération du Kosovo, l'UÇK, s'impose sur la scène politique. Ibrahim Rugova et d'autres hommes politiques albanais du Kosovo considèrent que l'UÇK est "une création de la police serbe." Les représentants de l'UÇK font alors leur première apparition publique le 29 novembre 1997, en habits militaires. C'est le début des affrontements au Kosovo. Les premières victimes ne sont pas seulement des policiers et des soldats. Il s'agit de civils et notamment d'enfants.


1998

L'UÇK renforce ses activités terroristes en visant tout ce qui représente"le pouvoir serbe". L'armée et la police répondent et la communauté internationale s'oppose à une utilisation exagérée de la force.

Au mois d'octobre, après une des nombreuses visites de Richard Holbrooke à Milosevic, la communauté internationale adresse sa première menace directe : le bombardement aérien ! L'intervention militaire internationale devient une épée de Damoclès.


1999

Au mois de mars, après l'échec des négociations à Rambouillet, l'intervention de l'OTAN devient une réalité. Les forces aériennes de l'OTAN bombardent la Yougoslavie pendant 78 jours. Au Kosovo, on assiste à une guerre véritable entre l'UÇK et l'armée et la police serbe. L'OTAN envisage même une opération au sol mais cette solution n'est pas mise en oeuvre grâce à l'instigation de Tchernomirdyn-Ahtisaari et à la signature d'un accord à Kumanovo - Macédoine. L'armée et la police serbes se retirent du Kosovo pour laisser place aux troupes de l'OTAN.


2000

Encore une année de guerres. Une"petite guerre"est menée au Sud de la Serbie où des extrémistes albanais essaient de "libérer" une région qu'ils appellent "Kosovo de l'Est." Leur action est empêchée, non seulement par des moyens militaires, mais surtout par une activité diplomatique intense de la part du nouveau pouvoir serbe.


2001


La Macédoine était la dernière des anciennes républiques yougoslaves (hormis le Monténégro) qui jusqu'à présent n'avait pas connu d'affrontements sur son territoire. C'est désormais chose faite. Après le retour au calme dans le  Sud de la Serbie, les extrémistes albanais ont transporté le conflit en Macédoine. Le pays a longtemps fait preuve de beaucoup de patience en recherchant une solution pacifique. La main maléfique du dieu de la guerre, Mars, a touché, ce printemps, la dernière oasis de paix des Balkans.



Bilan d'une décennie sanglante


Jusqu'à présent, cinq Etats ont été crées sur le territoire de l'ancienne Yougoslavie :


  • La Slovénie : il s'agit d'un Etat mono ethnique qui, en dépit de sa grande stabilité économique, éprouve des difficultés à se rapprocher de l'Union européenne. Il faut dire que des lois restrictives ne permettent pas aux étrangers de posséder de l'immobilier dans le pays. A noter que les anciens communistes sont toujours au pouvoir;


  • La Croatie : c'est aujourd'hui un Etat mono ethnique qui compte moins d'habitants qu'il n'en avait en 1991. Après les années Tudjman, le pays est en proie à des affaires de corruption. Les libéraux (les nationalistes) et les sociaux-démocrates se partagent le pouvoir;


  • La Bosnie : depuis les accords de Dayton, cet Etat est composé de deux entités. Le pays est sous tutelle internationale. Son autonomie économique serait difficile sans une aide importante de l'étranger;


  • La Macédoine : le nom de cet Etat n'est toujours pas reconnu par la communauté internationale. Il s'appelle officiellement FYROM, ancienne république yougoslave de Macédoine. Son destin et sa survie semblent être l'objet d'un grave enjeu politique;


  • La Yougoslavie : Une fédération trop fragile que le Monténégro veut quitter. Une partie de son territoire (le Kosovo) est un protectorat international. Le pays est appauvri économiquement. Il souffre de trop nombreuses affaires et d'un isolement prolongé d'avec le reste du monde. Les dirigeants  actuels n'ont pas participé à l'ancien gouvernement marxiste. Cependant, au niveau fédéral, ils coopèrent avec les anciennes communistes.



Il n'est pas exclu que de nouveaux Etats apparaissent sur le territoire de l'ancienne Yougoslavie !


Texte original: Dragan Belic, Reporter (Slovénie), 20.6.01 (traduction par le Courrier des Balkans)    
Rewriting: Cap Ludovic Monnerat
    







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