Le Rafale de Dassault a commencé sa carrière opérationnelle
17 janvier 2003
'est par un vol dans le cadre de l'opération Héraclès que les Rafale de la Marine nationale ont inauguré la carrière opérationnelle du biréacteur français. Malgré sa modernité et ses performances remarquables, cependant, ce dernier ne parvient toujours pas à décrocher des succès à l'exportation.
Le Rafale de Dassault est un appareil relativement petit, qui n'a pas besoin d'ailes repliables pour tenir sur un porte-avions, mais qui porte une très lourde charge. Il a un poids à vide d'environ 10'000 kg et a été initialement conçu pour un poids maximum au décollage de 22'500 kg. Ce chiffre a maintenant passé à 24'500 kg, et Dassault prépare un saut supplémentaire à 27'000 kg. Sans arme ni carburant, un Rafale pèse quelque 1400 kg de plus qu'un F-16C, mais il peut décoller avec 4500 kg de plus. Ceci lui permet de porter jusqu'à 9500 kg de charge externe en plus des 4000 kg de kérosène en interne.
«... Malgré ces capacités, le Rafale n'est pas parvenu jusqu'ici à décrocher une seule vente à l'exportation, bien qu'il ait participé à des campagnes très disputées. »
Avec 2 réservoirs jumeaux contenant un total de 2271 litres de carburant, conçus et testés en vol pendant la campagne de Dassault pour remporter le concours du chasseur sud-coréen, le Rafale peut accomplir une mission d'attaque avec un rayon de 1850 km, en portant à la fois de lourdes armes air-sol et des missiles air-air. Malgré ces capacités, le Rafale n'est pas parvenu jusqu'ici à décrocher une seule vente à l'exportation, bien qu'il ait participé à des campagnes très disputées aux Emirats Arabes Unis et en Corée. Singapour s'approche d'une décision pour un futur chasseur de haute qualité. Le F-35 Joint Strike Fighter (JSF) de Lockheed Martin s'est apparemment arrogé l'essentiel du marché mondial, au moins pour l'instant, de sorte que Singapour et sa volonté d'acquérir des avions avant la disponibilité du F-35 constituent une opportunité unique pour des concurrents européens.
Un développement prolongé
Le Rafale, comme la plupart de ses contemporains, a subi un développement plus long que prévu. Le Rafale A de démonstration technologique a effectué son premier vol en juillet 1986. Après l'échec des discussions entre la France et les 4 nations de l'Eurofighter, le gouvernement français a décidé en 1987 de procéder de manière unilatérale au développement et à la production du Rafale. Le premier des 4 prototypes produits a volé en 1991.
A la différence du Gripen, le Rafale est un programme national comprenant une cellule, une motorisation, une avionique et des armes complètement nouvelles. La seule manière de rendre un tel programme abordable, compte tenu de la taille des Forces armées françaises, consistait à faire du Rafale le remplaçant de chaque avion de combat en service, des anciens Vought F-8E Crusader de la Marine nationale aux Mirage IVP de reconnaissance stratégique de l'Armée de l'air. En conséquence, le coût exorbitant du programme l'a amené à concurrencer d'autres projets – comme le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et l'hélicoptère de combat Tigre – dans le cadre d'un budget fluctuant et limité, ce qui a longuement retardé le financement de la production.
«... Le total des besoins domestiques s'élève à 294 appareils : 60 Rafale M et BM pour la Marine, 139 modèles biplaces et 95 monoplaces pour l'Armée de l'air. »
Cependant, les besoins de la Marine sont urgents, et le Rafale M basé sur porte-avions a été la première variante a être livrée. La première escadrille de Rafale, la flottille 12F, a été formée en mai 2001 et a depuis intégré le Charles de Gaulle. Sept appareils ont été déployés sur le porte-avions dans l'Océan indien durant l'été 2002, et l'escadrille doit être prochainement déclarée opérationnelle avec 10 avions.
Selon des représentants français, plusieurs entraînements au combat inofficiels au déjà eu lieu entre des Rafale et des F/A-18 de la marine américaine. Le 9 juin 2002, des Rafale M basés sur le Charles de Gaulle ont participé à une patrouille avec des chasseurs américains. Bien que la mission était une reconnaissance au-dessus la frontière indo-pakistanaise sans aucun coup tiré, elle n'en a pas moins marqué les débuts au combat de l'appareil.
Une commande de 20 avions annoncée à la fin 2001 amène le total commandé à 61 exemplaires, soit 36 pour l'Armée de l'air et 25 pour la Marine nationale. Les livraisons d'un premier lot de 13 appareils – dont 10 Rafale M opérationnels pour la Marine et 3 biplaces Rafale B pour les essais de l'Armée de l'air – sont presque achevées. Un second lot de 28 avions devrait être livré jusqu'en janvier 2006, et 20 appareils supplémentaires devraient suivre jusqu'en février 2007.
Le premier appareil opérationnel sera fourni à l'Armée de l'air française en mars 2004, et la première escadrille terrestre opérationnelle doit être formée en 2006. Le total des besoins domestiques s'élève à 294 appareils : 60 Rafale M et BM pour la Marine, 139 modèles biplaces et 95 monoplaces pour l'Armée de l'air. Les plans actuels prévoient une poursuite des livraisons jusqu'en 2019.
Visualisation tête haute et moyenne
Le radar RBE2 de Thales intégré au Rafale fonctionne en mode passif avec un balayage électronique, comme le Northrop Grumman APQ-164 qui équipe le B-1, et comprend une source d'énergie, un transmetteur et un récepteur uniques, ainsi qu'une rangée de modules à transition de phase pour diriger le faisceau. Le radar a un faisceau unique, à la différence du balayage électronique actif utilisé sur le F-22 et le JSF, mais il peut être instantanément pointé dans n'importe quelle direction, et peut donc utiliser une large variété de modes intercalés. Dassault le décrit comme la différence entre "suivre tout en scannant" et "suivre ici et scannant ailleurs". Par exemple, le RBE2 peut facilement suivre des objectifs aériens tout en recherchant une cible au sol ou en fournissant un profil terrestre pour un vol à suivi de terrain.
Le balayage électronique passif sacrifie la portée et la sensibilité par rapport à un système actif ou à un radar moderne à scanning mécanique, comme celui du Gripen ou du Typhoon. Cependant, selon Dassault, le système passif a été choisi pour les versions initiales parce que le client voulait la capacité d'intercaler des modes différents, et le système actif était loin d'être mûr. De plus, l'Armée de l'air possède des appareils d'alerte avancée AWACS, et la Marine a des E-2C Hawkeye, de sorte qu'une portée de détection extrême est moins importante.
Le radar est épaulé par des systèmes de détection électronique optiques et passifs. L'optronique secteur frontal (OSF), produit par Thales, est situé immédiatement derrière le radar, et il comporte deux têtes optiques. A droite se trouve le senseur infrarouge à longue portée, opérant dans les longues bandes IR, qui détecte des sources IR ponctuelles dans une large champ de vision. A gauche, le senseur d'identification de combat combine un capteur à imagerie – une vidéo diurne sur le prototype et infrarouge dans les appareils de série – et un télémètre laser. Le système complet peut déceler une cible dans le secteur avant et afficher une image élargie dans le cockpit, et est normalement pointé automatiquement vers la cible la plus menaçante. Si les règles d'engagement exigent une identification visuelle, le pilote du Rafale peut déclarer une cible hostile bien au-delà de la portée visuelle normale.
«... Le RBE2 peut facilement suivre des objectifs aériens tout en recherchant une cible au sol ou en fournissant un profil terrestre pour un vol à suivi de terrain. »
Le matériel installé dans le cockpit du Rafale comprend plusieurs caractéristiques inhabituelles ou uniques. Le grand écran central, qui affiche normalement la situation tactique générale, est collimaté à l'infini. Les optiques physiques de la visualisation tête moyenne (VTM) sont conçues de telle manière qu'elles sont directement sous la visualisation tête haute (VTH). L'imagerie issue du capteur d'identification peut être affichée dans une fenêtre de la VTM. Par ailleurs, le système permet au pilote de passer de la vue à court terme de la VTH à l'image tactique plus large sans devoir accommoder ou baisser le regard en-dessous de la VTH.
Contrairement à une pratique générale en Europe et aux Etats-Unis, le cockpit du Rafale utilise des panneaux tactiles. Les écrans de 15 cm sur 15 de chaque côté de la VTM sont sensibles au toucher, tout comme un panneau de curseurs sous la VTM. L'un des avantages des écrans tactiles est de fournir plus de surface vitrée pour un même espace, en éliminant l'anneau de boutons autour de chaque écran. Les pilotes de Rafale vont être équipés de gants en cuir spéciaux, doublés en soie, sans couture au bout des doigts, avec une applique en peau de chamois le long de ceux-ci pour nettoyer les écrans.
Versions successives
Le chasseur est largement automatisé, avec un seul levier entièrement électrique pour les deux moteurs et un seul commutateur de démarrage. Un système d'entrée vocale est incorporé avec un vocabulaire de 50 à 300 mots, et un affichage monté sur casque conçu par Sextant sera incorporé au milieu de la décennie. L'affichage tactique fusionné rappelle celui du F-22, avec une "vue divine" de la bataille remplaçant les affichages séparés des senseurs. Différentes formes et couleurs sont utilisées pour distinguer les ennemis des amis, et les cibles sont automatiquement classées par ordre de priorité. Un affichage encadré complète la vue en montrant l'altitude relative du Rafale et de ses cibles.
Malgré toute cette automatisation, l'Armée de l'air française a décidé au début des années 90 que la majorité des Rafale opérationnels seront des biplaces Rafale B. Selon les représentants de Dassault, ceci n'indiquait pas que l'interface entre l'avion et le pilote n'était pas à la hauteur des attentes. En fait, les militaires ont conclu que de nombreuses missions du Rafale seront plus longues et menées dans des environnements plus complexes que prévu. La Marine nationale a fait de même, et 40 de ses 60 exemplaires seront des chasseurs biplaces Rafale BM.
Comme la plupart des avions de combat contemporains, le Rafale est et sera livré dans des versions successivement améliorées. Les premiers exemplaires opérationnels sont au standard F1 et fournissent une capacité air-air initiale à la Marine nationale. Un contrat pour le développement du standard F2, désigné Block 05 pour l'exportation, a été signé en janvier 2001. Ce modèle introduira le mode air-sol pour le radar et l'OSF. Il sera équipé de manière à emmener la nacelle de désignation laser Damoclès conçu par Thales. Damoclès est un pod léger et effilé comprenant un imageur infrarouge à plan focal, et peut être doté d'un FLIR de navigation dans le pylône.
«... la majorité des Rafale opérationnels seront biplaces - les militaires ont conclu que les missions seront plus longues et menées dans des milieux plus complexes que prévu. »
Au début de 2001, l'équipe Rafale International (Dassault, Snecma et Thales) s'est lancée dans le développement d'un balayage électronique actif pour le radar RBE2 de Thales et le moteur plus puissant M88-3, qui seront tous deux prêts pour la version F3/Block 10 en 2006. Le balayage électronique actif sera basé sur une technologie mise au point dans le cadre du programme de radar embarqué multimode actif à semi-conducteurs AMSAR (pour Airborne Multi-role Solid-state Active array Radar) de Thales/BAE, et fournira une portée accrue et une meilleure fiabilité que le balayage électronique passif des premiers Rafale. Il sera capable d'être intégré aux appareils existants. Une autre caractéristique introduite avec le Block 10 sera un mode radar à ouverture synthétique pour l'usage d'armes à guidage GPS ou inertiel.
Une autre particularité de la version F3/Block 10 est la nacelle de reconnaissance Recce NG de nouvelle génération conçu par Thales, et offert à l'exportation. Le Recce NG est un système en quasi temps réel qui incorpore le pod et un segment terrestre complet, y compris la planification de la mission, un terminal terrestre mobile et une station d'exploitation. Avec une tête rotative, des capteurs à plan focal en imagerie visible et infrarouge ainsi qu'un scanner IR à haute vitesse, la nacelle Recce NG effectue la reconnaissance nuit et jour à haute et basse altitude.
A la pointe de la technique
Le dispositif de guerre électronique du Rafale, connu sous le nom de Spectra (pour Système de Protection et d'Evitement des Conduites de Tir du Rafale), est l'un des plus puissants systèmes installés à bord d'un chasseur et est intimement associé à l'approche unique choisie sur le Rafale en matière de survivabilité et de furtivité. Les représentants de Dassault qualifient le Rafale de discret plutôt que furtif dans le sens d'un F-22. Pour éviter la détection, il combine avionique, tactique et signature radar réduite avec certaines techniques qui n'ont pas été directement révélées et qui sont apparemment spécifiques à cet appareil.
Le premier élément de discrétion réside dans le système de réception de Spectra et l'OSF qui permettent de détecter et de suivre des objectifs sans utiliser le radar. Spectra comprend sur 360 degrés un système de détection des fréquences radio, un capteur d'alerte missile et un système d'alerte laser. Pour la détection radio, des antennes à la silhouette proéminente sont montées sur les angles inférieurs des entrées d'air et à l'arrière du pod situé au sommet de l'empennage, chacune couvrant 120 degrés. Les antennes réceptrices utilisent des techniques d'interférométrie pour mesurer l'angle d'arrivée d'un signal avec moins d'un degré d'imprécision, et sont conçues de manière à ne pas contribuer à accroître la signature radar.
«... Avec sa manœuvrabilité et son haut degré d'automatisation, le chasseur peut effectuer un vol à 30 mètres d'altitude avec des accélérations de 5,5 g. »
Le Rafale est également capable d'utiliser le relief du terrain, particulièrement de nuit ou par mauvais temps, lorsque les armes sol-air à courte portée et guidage visuel sont moins efficaces. Avec sa manœuvrabilité et son haut degré d'automatisation, le chasseur peut effectuer un vol à évitement de terrain et de menace à 30 mètres d'altitude avec des accélérations de 5,5 g. Le RBE2 et un système de navigation utilisant des données stockées sur le terrain fournissent un guidage en vol redondant.
Le Rafale fait un usage considérable de matériaux absorbant les ondes radar sous forme de peinture ou d'autres substances, selon les ingénieurs de Dassault. Par exemple, ces matériaux forment des dents de scie sur les ailes et sur les plans canard. L'appareil a été dessiné de manière à ce que sa signature radar non traitée soit concentrée en quelques pics marqués, qui sont ensuite supprimés par l'usage sélectif de matériaux absorbants.
Le sous-système de brouillage actif de Spectra utilise des antennes située à la base des ailettes canard. Dassault a déclaré que les antennes émettrices de guerre électronique peuvent produire un rayon suffisamment fin pour être compatible avec la précision du système récepteur, et concentrent la puissance sur la menace en minimisant les chances de détection.
Un système d'annulation active?
Mais Spectra contient plus qu'un brouilleur conventionnel. Pierre-Yves Chaltiel, un ingénieur de Thales travaillant sur le programme Spectra, remarquait en 1997 dans un interview que Spectra utilise "des modes de brouillage furtifs qui ont non seulement un effet de saturation, mais rendent en plus l'appareil invisible… Il y a des techniques très spécifiques pour obtenir la signature d'un avion peu observable." Interrogé quant à savoir s'il parlait d'une annulation active, Chaltiel a refusé de répondre.
Au début de 2002, Thalès et le missilier européen MBDA ont révélé qu'ils travaillaient sur une technologie d'annulation active pour des missiles de croisière et l'avaient déjà testée sur un petit drone, en utilisant une combinaison de techniques actives et passives pour gérer la signature radar. Cette révélation rend bien plus probable le développement de cette technologie sur le Rafale. L'annulation active est une technique par laquelle l'avion, lorsqu'il est illuminé par un radar, transmet un signal qui imite l'écho que le radar recevra – mais en décalage d'une demi-longueur d'onde, de sorte que le radar ne reçoive pas d'écho du tout. L'avantage de cette technique est qu'elle utilise très peu de puissance, par rapport aux contre-mesures conventionnelles, et qu'elle ne fournit aucun indice de la présence de l'appareil ; mais elle exige un traitement très rapide, et une annulation active mal exécutée peut en fait rendre la cible plus visible.
«... L'annulation active est une technique par laquelle l'avion imite l'écho que le radar recevra – mais en décalage, de sorte que le radar ne reçoive pas d'écho du tout. »
La complexité de cette technologie pourrait expliquer le prix élevé de Spectra, estimé en 1997 à plusieurs milliards de francs français pour la recherche et développement. L'un des quatre prototypes Rafale était dédié aux tests de Spectra, en même temps qu'un banc d'essai volant installé dans un Falcon 20. Quatre nouvelles chambres anéchoïdes ont été construites pour le projet Spectra, dont l'une est suffisamment vaste et bien équipée pour faire fonctionner le système complet dans un environnement électromagnétique pleinement détaillé.
Par ailleurs, les systèmes à fréquence radar de Spectra sont doublés par un système d'alerte laser, un système d'alerte missile optique et une gamme complète de contre-mesures consommables. Il ne comporte aucun leurre tracté.
Un déficit de confiance
Au niveau des armes, le Rafale F2/05 sera équipé de la version infrarouge du missile air-air MICA produit par MBDA. Le propre du Rafale est d'avoir été conçu autour d'un seul missile, le MICA, qui a été développé en versions infrarouge et radar actif. Les deux comportent une liaison de données pour fournir un guidage à mi-course comme l'AMRAAM, et une poussée vectorielle pour l'agilité à courte portée. A la différence d'autres missiles infrarouges, par conséquent, le MICA peut être tiré avant que la tête chercheuse ne soit calée sur l'objectif, et peut accomplir une attaque complètement silencieuse au-delà de l'horizon visuel. La F2/05 va également emmener le missile de croisière Storm Shadow/Scalp, également de MBDA.
Il reste à voir si le balayage électronique actif sera monté sur la version F3. Le Gouvernement français peut décider d'en rester avec le RBE2 actuel pour des raisons financières, mais soutient le développement du balayage électronique actif pour l'exportation.
Toutefois, le F3/Block 10 va introduire le Sagem AASM, pour armement air-sol modulaire. D'un poids maximum de 340 kg, l'AASM combine une enveloppe de bombe standard avec un kit d'empennage incorporant un petit moteur-fusée et une section de tête ayant des ailettes canard mobiles. Cette section intègre un système à guidage GPS/inertiel, au besoin complété par une tête chercheuse infrarouge. Ce capteur peut être programmé avant le lancement avec un schéma de la cible dérivé des images de reconnaissance.
«... Le MICA peut être tiré avant que la tête chercheuse ne soit calée sur l'objectif, et peut accomplir une attaque complètement silencieuse au-delà de l'horizon visuel. »
Selon Sagem, ceci rend l'AASM moins sensible au brouillage GPS ou aux pannes que la plupart des armes de sa classe, et lui donne une précision métrique contre des cibles ponctuelle. Avec l'effet de la fusée, l'arme a une portée maximale de 50 km. Elle devrait entrer en service en 2005. Le Rafale sera doté d'une système d'attache en trois points développé par Rafaut, lui permettant de porter jusqu'à six AASM ciblés indépendamment.
Dassault, Thales et Snecma n'ont aucun doute que le Rafale incarne une technologie de pointe, et ses échecs à l'exportation sont clairement une source de frustration, comme l'a prouvé la tentative faite par Dassault de déposer une plainte contre le gouvernement coréen à la suite du choix du F-15. Il y a cependant un certain nombre de facteurs qui ont retenu le Rafale. Avec le Typhoon, qui a décroché un seul contrat en Autriche, c'est l'un des appareils les plus performants et les plus chers sur le marché. Le team Rafale argumente de manière convaincante que ses capacités uniques fonctionnent et répondent à des besoins opérationnels, mais certains clients peuvent préférer l'approche éprouvée à l'américaine pour l'armement en missiles et l'ergonomie du cockpit.
Par dessus tout, le goutte-à-goutte financier du gouvernement français dans le programme n'inspire pas confiance pour la concrétisation des mises à jours nécessaires – même si le programme est en fait aussi sûr qu'un autre.
Bill Sweetman, "Killer Angels", Journal of Electronic Defense, November 2002
Traduction et réécriture: Cap Ludovic Monnerat