La vérité sur l’Irak, l'Afghanistan et la guerre contre le terrorisme : entretien avec le général Michael DeLong
Version imprimable
26 septembre 2004
es guerres en Afghanistan et en Irak ont donné lieu dans les médias à une profusion de mythes. Le commandant en second du Central Command, responsable des deux opérations, a écrit un livre pour retracer avec exactitude leur planification et leur conduite.
Dans son nouveau livre, intitulé Inside CentCom: The Unvarnished Truth About the Wars in Afghanistan and Iraq, le général américain en retraite Michael DeLong – ancien commandant en second du Commandement Central – décrit un nouveau type de guerre contre un nouveau type d’ennemi. Il a aidé le général Tommy Franks après le 11 septembre à planifier les actions contre Al-Qaïda et le régime de Saddam Hussein en utilisant des armes nouvelles et une stratégie inédite axée sur la vitesse et la souplesse.
«... Deux jours avant le 19 mars 2003, nous avons vu passablement de véhicules entrer en Syrie. Nous ne pouvions pas les poursuivre, parce que nous avions dit laisser 48 heures à Saddam. »
Il explique également que l’essentiel de son travail portait sur la formation de coalitions pour les guerres en Afghanistan et en Irak, et montre pourquoi ces guerres se sont déroulées ainsi. Aujourd’hui, DeLong est vice-président de Shaw Environmental and Infrastructure International et président Shaw CentCom service (LLC) pour le groupe Shaw – une société active dans les travaux de reconstruction en Irak, ce qui l’amène à fréquemment se rendre dans ce pays.
Le mois d’août a été difficile pour la coalition. Sur la base de ce que vous voyez et entendez pendant vos visites, quel est le moral des soldats ?
Je ne vais pas longuement en parler. Les gens avec lesquels je m’entretiens maintenant sont les Irakiens. Je suis allé en Irak 6 fois pendant les 4 derniers mois, et je repars bientôt. Mes interlocuteurs sont les directeurs des entreprises actives sur places, les ministres d’une partie des agences et les chefs des plus grandes tribus. Dans le livre, j’ai été assez dur avec les anciens militaires qui commentaient le déroulement de la guerre sans avoir nos connaissances. Et maintenant je ne suis plus impliqué dans les forces armées.
Je suis certain des sentiments qui habitent les Irakiens. Je rencontre ceux-ci tout le temps. J’en ai engagé quelques uns comme agents de sécurité. J’ai engagé des anciens militaires qui travaillent avec nous, et ils parlent aux soldats qui sont déployés en Irak. Et d’après eux, le moral est au beau fixe. Les soldats et les marines ne pourraient avoir un meilleur moral. Ils sont stimulés par ce qu’ils font, par leurs tentatives d’aider les Irakiens, par le fait qu’ils sont déployés là-bas et que s’ils doivent se battre, ce sera sur le sol d’autrui plutôt que sur le sol américain.
La population civile et les leaders irakiens avec lesquels je m’entretiens ont des problèmes différents. Il y a des groupes qui apparaissent et refusent les élections : une partie des anciens baasistes, une partie des fedayins de Saddam, des membres d’Al-Qaïda dirigés par Zarqaoui. Cela dit, et selon mes interlocuteurs, au moins 85% des Irakiens aiment les Américains. Ce qu’ils n’aiment pas, c’est le fait d’être occupés. Ce qu’ils voudraient, ce sont des élections libres et ouvertes. Nous verrons bien si la démocratie fonctionne ou non. Mais s’ils élisent des gens, ils voudraient élire des Irakiens et non des expatriés qui n’étaient pas là durant les temps difficiles, sous le règne de Saddam.
Est-ce qu’il y aura une guerre civile ? C’est une possibilité que mes interlocuteurs n’écartent pas. Ils parlent de deux guerres civiles. L’une au nord : les sunnites sont inquiets de ne plus être le groupe dirigeant, alors que les Kurdes veulent avoir leur propre pays, le Kurdistan, mais devraient pour ce faire combattre les Turcs et les Irakiens sunnites. L’autre au sud, avec la possibilité d’une guerre entre chiites et sunnites. Si cela ne se produit pas, et si une sécurité suffisante permet aux gens de voter en avec une bonne conscience, il y a de bonnes chances pour que les élections de janvier aient lieu.
Le Premier ministre Allaoui a dit que les élections en Irak auront lieu, comme prévu, en janvier. A partir de ce que vous avez vu sur le terrain et entendu de la part des Irakiens, est-ce que cela est réaliste ?
L’espoir de la plupart des Irakiens est d’avoir une certaine sorte d’élection. Que ce pays finisse par être démocratique est un problème régional. Aucun pays autour de l’Irak ne veut que celui-ci devienne démocratique. Pour quelle raison ? Si l’Irak devient un pays démocratique et prospère, les autres pays autour de lui ne le seront pas. Cela pourrait produire chez eux des tensions internes qu’ils redoutent. Nombreux sont ceux qui tentent d’empêcher l’Irak de devenir un pays démocratique. Ce serait fantastique s’il y parvenait.
Du point de vue de l’infrastructure, est-ce que vous pensez que l’Irak est dans une meilleure situation aujourd’hui qu’avant la guerre ? Est-ce que cela varie en fonction des régions ?
Cela varie en fonction des régions. Je vous dirais que chaque région se porte mieux qu’avant la guerre. Bagdad se porte mieux, et Bagdad était vraiment la seule région – avec Tikrit – dont Saddam se souciait. Personne ne s’est occupé de l’infrastructure irakienne depuis 1979. Saddam a dépensé tout son argent dans des châteaux et les choses qu’il aimait. Mais l’infrastructure aquifère, énergétique ou portuaire, les écoles ou les hôpitaux n’ont rien reçu du tout. La situation actuelle n’est pas due à la guerre Iran-Irak, à la guerre du Golfe ou à la deuxième guerre du Golfe. Elle est due au fait que Saddam n’a pas mis un centime dans l’infrastructure.
Les choses étaient totalement délaissées. Il est probable que le 70% des problèmes d’infrastructures étaient dus à la négligence des 30 dernières années du règne de Saddam. A présent, différentes sociétés sont arrivées – j’en fais partie – et elles ont restauré l’infrastructure. Et des gens essaient de la détruire si elles ne sont pas protégées.
Le Iraq Survey Group doit prochainement rendre public un rapport détaillé sur les armes de destruction massive en Irak. Des rapports indiquent qu’il conclura que Saddam n’avait pas d’ADM. Mais vous n’êtes pas d’accord avec cette conviction. Pour quelle raison ? Est-il plus probable que des ADM sont toujours en Irak, ou qu’elles ont été déplacées ?
Je pense que le rapport va dire, comme tout le monde l’a dit, qu’il n’y a aucune preuve de la présence d’ADM. Il n’y aura aucune affirmation définitive dans ce rapport. Je peux affirmer clairement qu’il y avait des ADM en Irak avant et pendant la guerre. Les renseignements proviennent de sources multiples. Et même de dirigeants arabes, puisque comme Tommy Franks le dit dans son livre, le roi Abdullah a dit que Saddam avait des ADM. Le Président égyptien Moubarak a dit que l’on devait être très prudent, parce que Saddam avait des ADM. D’autres leaders qui ont préféré rester anonymes ont dit la même chose. Nous avions des renseignements de source technique qui ont vu la même chose.
Deux jours avant le 19 mars 2003, nous avons vu passablement de véhicules entrer en Syrie. Nous ne pouvions pas les poursuivre, parce que nous avions dit laisser 48 heures à Saddam. Un grand nombre de dirigeants irakiens sont allés en Syrie, et une grande quantité d’ADM également. Nous avons eu des indications selon lesquelles certaines sont allées au Liban, et d’autres probablement sont allées en Iran.
La taille de l’Irak est à peu près celle de la Californie. Les sept huitièmes du pays sont désertiques. Nous avons calculé que l’on peut probablement enterrer 16 tours Eiffel ou 16 Empire State Buildings dans le désert sans jamais les retrouver. Voici 4 mois, ils ont creusé au beau milieu du désert et ils ont trouvé quelque chose. C’était un MiG-25 Foxbat que les Irakiens avaient enterré dans le sable. Nous n’aurions jamais pu trouver cela.
Avec les armes biologiques, on peut placer un programme de recherche presque entièrement dans une valise. On peut probablement mettre toute une industrie de production d’armes chimiques dans une camionnette. Oui, ils avaient des ADM et aujourd’hui on ne peut les retrouver. Les gens qui ont été capturés, comme la docteur Germe et Ali le Chimique, le meurtrier des Kurdes, ne parlent pas.
Dans votre livre, vous parlez d’une rencontre avec Ali le Chimique. Comment cela s’est-il passé ?
Comme chaque bon commandant, j’inspectais les prisons pour m’assurer que tout allait bien. Je me suis rendu à la prison qui abritait nos prisonniers spéciaux. Le dernier prisonnier que j’ai visité était Ali le Chimique. Il était habillé élégamment, autant que les prisonniers peuvent l’être. Il était bien traité. Ses cheveux étaient gris. Tous ceux qui avaient de beaux cheveux noirs durant la guerre avaient une teinture. En prison, ils avaient tous les cheveux gris.
J’avais enlevé mes insignes de grade, et je portais une jaquette. Il a dit, « qui êtes-vous ? » J’ai dit que « j’étais juste là pour inspecter la prison et m’assurer que tout le monde était bien traité. » Il a ensuite dit, « vous devez être important. Qui êtes-vous ? Pourquoi les gens vous obéissent ? » Il a ajouté que « tous les gardes qui s’occupent de moi sont fantastiques. »
Il souriait en permanence. Il me rappelait l’époque où je travaillais avec les forces de police lorsque celles-ci s’occupaient de tueurs en série. Vous auriez pu vous asseoir à côté de ce type et le laisser s’occuper de votre enfant. Il était gentil, mais il a probablement tué 100'000 personnes.
Il a affirmé que « nous n’avons pas d’armes chimiques. » J’ai dit, « bien sûr que si. » Pourquoi est-ce qu’il se tait ? Je ne peux pas vous le dire avec certitude, mais je suppose que chaque individu proche de Saddam ayant une forte personnalité et des sentiments marqués est déjà mort. Tous ceux qui ne pouvaient pas garder un secret sont déjà morts. Jusqu’à ce que Saddam soit assassiné, exécuté ou quoi que ce soit, ils ne parleront pas. Ils ne diront probablement rien jusqu’à ce qu’ils soient sûrs qu’il ne reviendra pas.
Une grande part de votre travail au Commandement central était lié à la formation des coalitions pour les guerres en Afghanistan et en Irak. Lorsque vous entendez la Coalition des Volontaires être assimilée à une coalition frauduleuse, que pensez-vous ? Quelle est votre réponse ? Cela sonne comme une critique directe de votre travail.
Si je pensais cela, j’en serais offensé. Chacun choisit de faire ce qui lui semble bon pour influencer l’élection. Si je pensais vraiment cela, et vous parlez du sénateur Kerry, j’en serais offensé. Il n’y a rien de plus important au monde aujourd’hui que la défaite du terrorisme. Autant de monde que possible doit y participer. La Russie l’a découvert, malheureusement, ces dernières semaines. Même s’ils font partie de la coalition, ils n’étaient pas aussi déterminés qu’ils auraient pu l’être. Plus de 70 nations sont présentes à Tampa, au quartier-général du Commandement central, pour appuyer la coalition. Leurs forces de police sillonnent leur pays pour essayer d’extirper ces terroristes. Leurs services de renseignements partagent leurs informations comme jamais auparavant. Vous pouvez remonter de 2001 à aujourd’hui. Jusqu’aux événements de Russie, et jusqu’aux événements d’Espagne, les organisations du monde ont déjoué entre 30 et plus de 100 attaques terroristes de très grande ampleur. Des gens ont été capturés et tués, et les attaques n’ont pu être menées en raison de ces activités.
Savez-vous qui est dans la coalition ? L’Espagne en fait partie. Les Philippines en font partie. Deux pays qui ont quitté l’Irak. Mais si les personnes au pouvoir veulent le rester dans leur pays respectif, et que leur population ne veut pas de déploiement en Irak, ils doivent faire ce choix. Mais ils gardent leur personnel dans la coalition. Ils continuent d’apporter leur contribution en secret. Ils travaillent en Afghanistan. La France et l’Allemagne travaillent de manière intense en Afghanistan, même si leur population refuse tout engagement en Irak.
Est-ce que la diplomatie a été difficile pour vous, en tant que militaire de carrière ?
C’était facile. Les gens sont ce qu’ils sont. Lorsque j’ai pris ma retraite, j’avais derrière moi 36 ans et 4 mois de service. J’avais voyagé de par le monde. Je connaissais chaque pays. J’avais lu le Coran pour comprendre comment travaillaient les Arabes. Sans pourtant être meilleur que quiconque en Occident. Comprendre le Coran m’a permis de ne pas commettre d’impair et de savoir comment me comporter avec eux. J’avais l’habitude d’inviter des membres de la coalition une fois par mois – tous les leaders. Ils sont devenus mes amis. Je pouvais régler des choses dans certains pays qui auraient pris des mois d’échanges à travers le Département d’Etat, puis avec l’autre ambassade et enfin leur Ministre des affaires étrangères.
Je pouvais le faire en 30 minutes parce qu’ils avaient accès au Premier ministre. Cela ne veut pas dire que c’était juste, mais cela fonctionnait. Je l’ai dit dans le livre, et je le dis encore aujourd’hui : la coalition est plus importante que la guerre contre le terrorisme. Si ses membres restent ensemble et continuent de poursuivre les terroristes, on n’a pas à s’inquiéter quant à cette guerre. Le terrorisme pourrait devenir semblable à la criminalité. Il y aura des régions du monde où la criminalité sera forte, et d’autres où elle sera faible. Il y aura des régions où le terrorisme sera faible.
Le sénateur Kerry a dit plusieurs fois que le Président Bush a laissé Oussama ben Laden s’échapper à Tora Bora. Dans votre livre, vous expliquez les choses très différemment, pour ne pas dire plus.
Le sénateur Kerry ignore ce qu’il s’est passé. Il n’est pas mieux informé que les généraux de salon qui nous ont critiqués sur les chaînes de télévision. Et ce qu’il se passait à l’époque, lorsque ben Laden était dans les caves de Tora Bora, c’est qu’il s’agissait d’une zone tribale pleine de civils. Il était impossible d’y aller avec des soldats de n’importe quelle armée – et spécialement pour nous – parce qu’il aurait fallu les affronter pour atteindre ben Laden. Que nous ayons pu l’avoir reste à démontrer. C’était une tribu sur la frontière, et les seuls types acceptés dans le secteur étaient les soldats de l’armée pakistanaise. Et l’on sait combien il est difficile de garder une frontière – prenez par exemple le Texas, le Nouveau Mexique et l’Arizona.
Nous n’avons pas tué de civils sans nécessité à Tora Bora. Nous savons de par nos multiples sources de renseignements que nous avons blessé ben Laden. Mais il s’est effectivement enfui. Si nous avions tué un grand nombre de civils, nos chances de mettre sur pied des élections en Afghanistan n’auraient jamais existé. C’était une décision diplomatique, et non politique, afin de pouvoir réunir ce pays. Nous savions que tuer ou capturer ben Laden était important. Mais se débarrasser d’Al-Qaïda et donner au pays un sentiment positif et nationaliste était aussi important.
Quelques jours avant le déclenchement de la guerre en Irak, le général Shinseki a déclaré au Congrès que d’après lui plusieurs centaines de milliers de soldats seraient nécessaires à cette entreprise. Est-ce qu’il y avait un grand désaccord entre les planificateurs de la guerre et la bureaucratie de l’armée ?
Ce qu’il s’est passé, c’est que le Secrétaire à la Défense Rumsfeld a parlé à tous les chefs des armées et tous les commandants à la tête des commandements régionaux, et il leur a dit ceci : « nous avons à présent de nouvelles armes, extrêmement sophistiquées et utilisables sur terre, en mer et dans les airs. Je suis un bon gardien du contribuable américain. Je veux que vos plans opérationnels reflètent l’équipement mis à jour que nous avons. Vos plans ressemblent actuellement à ceux de Napoléon. Voyons ce que vous pourriez faire avec moins d’hommes, moins d’avions, moins de bateaux. » Ce n’était pas une mauvaise chose à faire. Et c’est ce que tout le monde a commencé à faire.
Nous avons planifié la guerre lorsque les Irakiens expatriés nous ont dit que l’armée resterait intacte, que la police resterait intacte, que l’on pourrait contrôler différentes zones dans les villes et que les prisonniers seraient en prison. Deux jours avant le début de la guerre, Saddam a laissé entre 30'000 et 50'000 des pires individus de la planète – des violeurs, des assassins et des kidnappeurs – aller librement dans les rues. Un jour avant que nous franchissions la frontière, tous les membres de la police ont retiré leurs uniformes. On avait donc 50'000 criminels en liberté et aucun policier. Puis les soldats irakiens ont déserté. On n’avait plus aucune police militaire.
Est-ce que l’on aurait pu utiliser plusieurs centaines de milliers de soldats à cet instant ? Bien entendu. Mais ce n’était pas le plan. Nous n’avons pas pu entrer à partir du nord – la Turquie nous l’a refusé. Nous avons dû canaliser nos forces arrivant par voie maritime et terrestre au sud. Une fois entrés dans le pays, nous avons atteint Bagdad plutôt rapidement. Nous avions augmenté nos forces jusqu’à atteindre 200'000 soldats. Nous pensions à cet instant qu’ils pourraient se fixer quelque part après la capture de Saddam ou la prise de Bagdad. Cela ne s’est pas produit. Nous avons dû construire une force de police, une armée ainsi qu’une garde nationale.
Est-ce que le général Shinseki a eu tort ? Etant donné ce qu’il s’est produit, il aurait probablement été agréable d’avoir plusieurs centaines de miliers de soldats. Mais avec le temps, où prenez-vous ces centaines de milliers de soldats ? Nous avons déjà des difficultés à en garder 130'000 aujourd’hui.
Est-ce que des erreurs ont été commises ? Bien sûr. Mais tout le monde aux Etats-Unis, y compris le Congrès, a été averti : si vous savez ce que les Irakiens vont faire, dites-le. Sinon, nous ferons au mieux. Il y a eu d’autres surprises. Nous pensions qu’ils utiliseraient des armes chimiques sur nous. Nous avons été agréablement surpris qu’ils ne l’aient pas fait.
Quelle sera selon vous la réponse à long terme des Etats-Unis à ce qu’il se passe en Irak ? Est-ce qu’à votre avis la patience sera suffisante ?
C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai écrit ce livre. Il a été écrit comme un roman, sans trop d’acronymes militaires, afin de le rendre facile à lire et de permettre aux gens de prendre leur propre décision. Malheureusement, certaines personnes ont oublié le 11 septembre ou n’ont jamais pensé à ce qu’il se produirait si nous perdions la guerre contre le terrorisme.
Cela ne signifie pas revenir la queue entre les jambes comme après le Vietnam. Ce pourrait être la ruine des Etats-Unis et celle du monde. On ne peut pas se permettre de perdre cette guerre. Si j’ai servi dans les forces armées pendant 36 ans et 4 mois, ce n’est pas parce que j’étais un conservateur ou un républicain, mais parce que j’étais prêt à me battre et à mourir pour le droit des gens à avoir une opinion contraire, qu’ils veuillent voter ou non. C’est la grande chose de la vie aux Etats-Unis. Dans le processus électoral, aujourd’hui, il est bon que les candidats avancent et reculent, mais il est mauvais qu’ils s’attaquent l’un l’autre. Le monde regarde et ce n’est pas bien.
La protestation est une bonne chose. Elle l’a toujours été. A mon humble avis, elle est bonne pour les Etats-Unis. Mais cela ne prendra pas des mois en Irak. Cela prendra des années.
Texte original: Ed Moltzen, "Interview With Gen. Michael DeLong", The Command Post, 24.9.2004
Traduction et réécriture : Lt col EMG Ludovic Monnerat