Beslan: l'effet corrosif de l'interventionnisme occidental et l'essor d'acteurs sans racine ni limite
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12 septembre 2004
es commentateurs essaient désespérément de donner un sens aux événements apparemment insensés de Beslan. Mais ils tentent de les ranger dans des catégories politiques auxquelles ils sont étrangers, affirme l’éditorialiste britannique Brendan O’Neill, alors que l’interventionnisme occidental en est la cause profonde.
Plusieurs d’entre eux ont inscrit le siège de l’école dans la lutte sanglante entre les nationalistes tchétchènes et l’Etat russe. « On ne peut pas nier le lien direct entre la tragédie de Beslan et la guerre en Tchétchénie », a écrit Ahmed Zakaev, ancien vice-Premier ministre tchétchène, dans le Guardian. D’autres ont immédiatement imputé Beslan au Président russe Vladimir Poutine, expliquant que le siège est un contrecoup tragique de ses tactiques musclées en Tchétchénie.
«... C'est l'internationalisation des conflits locaux par les Gouvernements occidentaux qui a encouragé l'internationalisation des moudjahidin, transformant un phénomène afghan en force globale. »
Cependant, prendre toute une école en otage le premier jour de l’année scolaire, en entourant enseignants, parents et enfants de mines terrestres et d’explosifs, est très éloigné d’une attaque nationaliste contre un agresseur militaire ou d’une tactique pour affaiblir le règne russe dans le Caucase. Comme le siège du théâtre moscovite en 2002, la prise de l’école ressemblait davantage à un spectacle meurtrier, un assaut proche d’Al-Qaïda, conçu pour provoquer la peur et la colère plutôt que pour atteindre un but politique tangible.
L'essor d'un nouveau terrorisme international
Trop nombreux sont ceux qui veulent comprendre Beslan à travers les structures politiques et militaires traditionnelles. Mais quelque chose de nouveau se produit. Comme l’a dit le brigadier britannique Aldwyn Wight durant l’émission Newsnight de la BBC2, l’assaut de Beslan n’avait « aucune logique politique », et de manière frappante les preneurs d’otages n’ont fait preuve « d’aucune retenue » lorsqu’ils ont subi des pertes. Le type de violence démontré à Beslan n’est pas ancré en Tchétchénie ou dans n’importe quel nationalisme traditionnel ; comme les attaques du 11 septembre, de Bali, de Madrid et d’ailleurs, il constitue plutôt un terrorisme délocalisé, éloigné des normes politiques, militaires ou nationales, sans motivation claire et tuant les civils presque sans remords. Qu’est-ce qui a donné lieu à une telle terreur ?
Nous ignorons encore qui était derrière Beslan. Comme lors des autres attaques délocalisées, personne n’a revendiqué ou expliqué pourquoi ils l’ont faite. Les autorités tchétchènes ont nié toute implication dans ce qu’elles ont décrit comme une « attaque sauvage » ; l’ancien Président tchétchène Aslan Maskhadov, que les autorités russes accusent d’être le concepteur du siège et qui offrent aujourd’hui 10 millions de dollars pour toute information menant à sa capture, a également dénoncé cette attaque sur « des enfants sans défense. »
Pour des raisons évidentes, la Russie est désireuse d’inscrire Beslan dans la guerre internationale contre le terrorisme, et a en effet affirmé que le siège était l’œuvre d’Al-Qaïda. Les propos de Poutine sur Al-Qaïda sont clairement opportunistes ; son but est de créer une distraction pour sa politique répressive en Tchétchénie depuis qu’il y a déclenché, en 1999, une deuxième guerre (la première guerre ayant eu lieu sous la présidence de Boris Eltsine entre 1994 et 1996). [En fait, cette deuxième guerre a été déclenchée sous la présidence Eltsine et alors que Poutine n’avait pas encore été nommé Premier ministre – note du traducteur]
De ce fait, les responsables russes ont mentionné le prétendu mélange d’étrangers qui ont pris part à l’attaque. Un porte-parole d’Ossétie du Nord a initialement affirmé que 10 des preneurs d’otages étaient arabes ; un responsable russe a dit que les preneurs d’otages comprenaient des Tchétchènes, des Ingouches, des Arabes, des Kazakhs et des Slaves. A présent, certains expliquent qu’aucun Arabe n’était présent, mais plutôt que les visages brûlés des morts ont été pris pour la preuve d’un teint basané. Serguei Ivanov, le Ministre russe de la Défense, a même déclaré qu’aucun Tchétchène n’avait été retrouvé parmi les 32 terroristes morts, soulevant des questions quant aux tentatives d’expliquer Beslan comme un problème provenant en droite ligne de Tchétchénie.
Mais les identités des agresseurs ne suffisent pas à expliquer pourquoi cette attaque a été aussi impitoyable. Si quelques Arabes ont pris part au siège, cela ne peut expliquer l’essor du nouveau terrorisme, en Tchétchénie ou ailleurs. On ne peut douter du fait que le mouvement séparatiste tchétchène s’est internationalisé pendant la décennie précédente, avec des combattants moudjahidin et des candidats au jihad venant des Balkans, d’Afghanistan, du Yémen, d’Arabie Saoudite, du Pakistan, et même de Grande-Bretagne et de France ; et cet afflux de jihadistes a certainement contribué à « islamiser » le séparatisme tchétchène.
Les liens entre les moudjahidin planétaires et les séparatistes tchétchènes sont clairs. On suspecte Chamil Bassaïev, leader d’un groupe séparatiste tchétchène, d’avoir joué un rôle dans l’organisation ou peut-être l’autorisation de Beslan. Comme d’autres chefs séparatistes tchétchènes, il est considéré comme un vétéran des camps d’entraînement moudjahidin en Afghanistan. Ceux-ci ont à l’origine été créés dans les années 80 avec l’appui des Etats-Unis, afin d’entraîner des Afghans, des Arabes et d’autres à combattre l’armée soviétique ayant envahi le pays ; des responsables américains estiment qu’entre 1985 et 1992, 12'500 étrangers ont été préparés à la conception de bombes, au sabotage, à la guérilla urbaine et à d’autres tactiques militaires dans ces camps financés [en partie – NDT] par la CIA.
Comme l’a rapporté cette semaine le Christian Science Monitor, « les liens entre les rebelles tchétchènes et [les moudjahidin] remontent à la première guerre de Tchétchénie (1994 à 1996). » Mais ce n’est que plus tard, pendant la deuxième guerre, que les éléments moudjahidin ont commencé à exercer leur influence. « En 1999, lorsque le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev a envahi le territoire russe au Daghestan, déclenchant une deuxième guerre, il est devenu évident que les islamistes radicaux dominaient les groupes rebelles tchétchènes », affirme le CSM.
L’afflux de jihadistes par centaines a largement transformé le conflit tchétchène, comme le note Loretta Napoleoni dans son livre Modern Jihad: Tracing the Dollars Behind the Terror Networks. Elle affirme que dans le vide créé par l’effondrement de l’Etat tchétchène après la première guerre, les « chefs de guerre moudjahidin et groupes armés ont prospéré… changeant la résistance laïque tchétchène en fondamentalisme radical. »
Mais l’arrivée des moudjahidin en Tchétchénie est la symptôme d’un problème bien plus grand. Ce n’est pas l’arrivée d’Arabes ou d’autres en Tchétchénie qui est la cause de tout ; le mouvement de telles forces en Tchétchénie témoigne de l’instabilité globale plus vaste et de l’effondrement de l’Etat qui nourrissent aujourd’hui les groupes terroristes disparates, de l’Afghanistan au Soudan en passant par le Caucase.
L’effet des interventions occidentales
Le chaînon manquant dans les débats sur le terrorisme et sur la transition de la violence politique passée aux attaques aveugles actuelles n’est autre que l’interventionnisme occidental des années 90. C’est en examinant celui-ci que nous pouvons commencer à donner un sens au terrorisme apparemment insensé de notre époque. Cet interventionnisme, en particulier dans les Balkans, a grandement contribué à créer les conditions permettant l’essor des groupes non étatiques, tellement différents des mouvements nationalistes traditionnels.
La fin de la guerre froide, au début de la décennie précédente, a donné lieu à de nouvelles interventions occidentales au Tiers-monde ou ailleurs – des interventions qui ont été justifiées par la défense de populations persécutées par des dictateurs sanguinaires et par la préservation des droits de l’homme dans le monde, plutôt que par les intérêts égoïstes et nationaux des élites occidentales. De l’opération Restore Hope en Somalie en 1993 [en fait, l’opération a commencé en décembre 1992 – NDT] à la guerre du Kosovo menée par Bill Clinton et Tony Blair en 1999, en passant par le largage de bombes pour amener « la paix » dans les Balkans au milieu des années 90, les batailles pour le territoire et l’influence qui ont caractérisé la période de la guerre froide ont été remplacées par de nouvelles guerres qui devaient, nous a-t-on dit, libérer les peuples de la tyrannie.
Malgré ses objectifs déclarés, l’intervention humanitaire a puissamment déstabilisé l’ordre mondial, sabotant les institutions qui avait maintenu l’ordre international dans la période de l’après-guerre. Au cœur du nouvel humanitarisme figurait une hostilité marquée envers l’Etat-nation souverain, qui avait été l’élément constitutif des affaires internationales pendant presque 50 ans. L’administration Clinton, reine de l’âge humanitaire, n’a jamais dissimulé son mépris pour la vieille idée de ne pas intervenir dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. Au début des années 90, Strobe Talbott – conseiller de Clinton – a décrit son approche préférée pour les affaires mondiales : « La nation telle que nous la connaissons deviendra obsolète. Tous les Etat reconnaîtront une seule autorité globale… Une expression brièvement à la mode au milieu du XXe siècle – citoyen du monde – aura une signification réelle à la fin du même siècle. »
En 1994, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme a déclaré que « la mission des Nations Unies de défendre la dignité humaine et les droits de l’homme dépasse globalement les frontières nationales. » Dans le nouvel ordre mondial, l’autorité locale de l’Etat était périmée et l’interventionnisme global révéré. En sapant l’autorité étatique, l’humanitarisme a créé l’espace nécessaire à l’essor des acteurs non étatiques – et encouragé leur mouvement à travers les frontières. Ce double impact de l’interventionnisme occidental a atteint un sommet dans les Balkans.
Dès le début des années 90, les interventions extérieures dans les Balkans ont internationalisé les tensions locales. La reconnaissance allemande des républiques croate et slovène en 1991, le soutien russe aux Serbes, la reconnaissance américaine de la république de Bosnie-Herzégovine en 1992 et son soutien aux musulmans bosniaques – tout ceci a transformés les différences politiques intérieures de la Yougoslavie en problèmes internationaux brûlants, ouvrant la voie à une guerre prolongée. L’implication de l’Occident a brisé les structures internes de la Yougoslavie, tout en assurant que les pressions externes aient une influence croissante sur la région. Dans le cadre de ce processus de déstabilisation, les Etats-Unis ont autorisé le mouvement des moudjahidin du Moyen-Orient et d’Asie centrale à combattre aux côtés des musulmans bosniaques contre les Serbes.
En 1993, comme l’a raconté David Halberstam dans son livre essentiel, intitulé War In a Time of Peace: Bush, Clinton and the Generals, le Président Clinton a donné le « feu vert » à l’armement des musulmans bosniaques par l’Iran et l’Arabie Saoudite, en dépit de l’embargo onusien contre l’armement de toute partie dans le conflit yougoslave. Entre 1993 et 1996 s’est produit un afflux d’armes et de conseillers militaires en Bosnie, largement organisés par des responsables iraniens et saoudiens. Ce qui a ouvert les vannes pour l’arrivée de combattants moudjahidin venant d’Afghanistan, d’Arabie Saoudite, du Yémen, d’Algérie et d’ailleurs pour se battre avec les musulmans bosniaques. Et tout ceci s’est produit sous l’œil attentif d’une administration Clinton ayant adopté une politique de « non direction » – selon laquelle de tels mouvements ne devaient pas être entravés et, si possible, devaient être encouragés par un « feu vert ».
Nous ignorons combien de moudjahidin étaient actifs en Bosnie. Les estimations vont de 600 à 4000. Selon le comité politique républicain du Parlement américain, dans un communiqué critiquant l’administration Clinton rendu public le 26 avril 1996, « chaque mois, 8 transports aériens chargés de milliers de tonnes d’armes et de munitions venant d’Iran ou achetés et envoyés avec un appui iranien » arrivaient à Zagreb, destiné aux musulmans bosniaques ainsi qu’aux Croates ; et l’Iran a joué un rôle dans « le déploiement de 3000 à 4000 gardes révolutionnaires en Bosnie. »
L’ouverture de la Yougoslavie aux moudjahidin a écrit le scénario des futures migrations en Tchétchénie. Des responsables européens du renseignement ont en effet affirmé que la Bosnie, où certains éléments moudjahidin ont établi des camps d’entraînement après la fin des hostilités en 1996, était devenue un « passage obligé pour les militants islamiques » qui vont en Tchétchénie ou en reviennent.
Comme l’explique Loretta Napoleoni, au début des années 90 en Tchétchénie, « l’insurrection islamiste s’était principalement fiée à des financiers étrangers et à la contrebande domestique. » En 1995, après l’expérience bosniaque, les forces tchétchènes étaient appuyées et armées par « l’Organisation Internationale de l’Aide Islamique, une organisation caritative basée en Arabie Saoudite et financée par des mosquées et de riches mécènes dans le Golfe » ainsi que par le Pakistan. Pendant cette période, l’Arabie Saoudite, le Liban et l’Iran ont également joué un rôle en « finançant la diffusion des groupes islamiques armés dans la région. » Les responsables iraniens et saoudiens semblent avoir déduit du « feu vert » américain que le financement des moudjahidin au travers des frontières étatiques était aussi légitime en Tchétchénie qu’il l’était dans les Balkans.
L’Occident a continué à permettre la croissance et le déplacement des moudjahidin en Europe vers la fin des années 90. Au début de la guerre du Kosovo, les Etats-Unis ont soutenu l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) contre la Serbie. Selon un article du Jerusalem Post en 1998, l’UCK a « reçu le soutien financier et militaire de pays islamiques », et a été « renforcée par des centaines de moudjahidin… [dont une partie] a été entraînée dans les camps terroristes d’Oussama ben Laden en Afghanistan. » Il y avait également des liens entre l’UCK soutenue par l’Occident et les séparatistes tchétchènes.
Des acteurs sans racine ni limite
Depuis le 11 septembre, les responsables du Département d’Etat américain et d’Europe se sont plaints des conséquences de l’arrivée des moudjahidin en Europe. Le Département d’Etat s’inquiète du fait que la Bosnie-Herzégovine soit devenue une « zone de rassemblement et un sanctuaire pour terroristes », y compris « des extrémistes liés à ben Laden. » Certains pourraient à présent regarder la Russie après le siège de l’école de Beslan et se demander quel enfer ils ont bien pu déclencher ; ils n’en vont pas moins soutenir la condamnation par le Gouvernement russe des extrémistes étrangers et arabes en Tchétchénie. Mais prendre des individus arabes pour cible et essayer contrôler les forces libérées dans les années 90 ne va guère apporter la paix dans ces régions. Le problème sous-jacent est l’interventionnisme occidental contemporain et son impact corrosif, plutôt qu’une poignée d’Arabes déments.
Les responsables occidentaux se tordent les mains devant l’atrocité de Beslan, menée par un groupe terroriste qui semble irrationnel et, comme le dit Aldwyn Wight, sans retenue. Mais de tels réseaux terroristes sont le produit du travail de sape infligé fait l’Occident à l'encontre de son propre cadre international durant l’ère humanitaire. Les vieux mouvements de libération nationale reflétaient un monde organisé autour des principes de souveraineté égale et d’autorité étatique ; les réseaux terroristes actuels reflètent l’assaut autodestructeur de l’Occident sur la souveraineté de l’Etat et l’intégrité de ses frontières dans le monde de l’après-guerre froide. Là où le vieil ordre mondial, malgré tous ses graves défauts, donnait lieu à des mouvements qui cherchaient à créer leurs propres Etats, le nouvel ordre mondial a encouragé l’émergence de groupes clairement non étatiques, aucunement liés à une communauté spécifique ou à un but politique.
Ceci contribue en partie à expliquer pourquoi le terrorisme contemporain semble tellement plus féroce et brutal que jadis la violence politique. Libérés de la responsabilité envers une communauté distincte, avec peu de liens envers un territoire national ou des principes politiques, les terroristes errants d’aujourd’hui ont moins de contraintes pour agir – comme nous l’avons vu de manière si dévastatrice à Beslan. C’est parce que ces groupes sont des agents sans attache plutôt que des acteurs politiquement enracinés, reflétant le type d’intervention occidentale qui a amélioré leur sort dans les années 90, qu’ils peuvent exécuter des actions pouvant apparaître impensables. En l’absence de structures politiques conventionnelles qui pourraient définir et diriger une campagne de violence, les nouveaux terroristes ont peu de remords à tuer ou blesser. Comme l’a expliqué Jonathan Tucker du Monterrey Institute of International Affairs, parce que ces terroristes « ne sont pas motivés par une idéologie politique à l’extrême gauche ou droite », ils sont plus probablement « des extrémistes… avec un état d’esprit apocalyptique. »
Les moudjahidin ont été créés et financés par la droite dans les années 80, par l’administration Reagan et le Gouvernement Thatcher, afin de combattre les Soviétiques dans la guerre d’Afghanistan de 1979 jusqu’au dernier hoquet de la guerre froide. Dans les années 90, le témoin a été passé à la gauche ; les moudjahidin sont concrètement devenus le bras armé de l’opinion de gauche occidentale, se déplaçant à travers les frontières pour mener ce que les politiciens et les commentateurs de gauche en Occident considéraient de « bonnes guerres », de la Bosnie au Kosovo en passant par la Tchétchénie. C’est l’internationalisation des conflits locaux par les Gouvernements occidentaux qui a encouragé l’internationalisation des moudjahidin, transformant ce qui avait été un phénomène spécifiquement afghan en une force globale.
Les mêmes politiciens et commentateurs qui ont applaudi les interventions des années 90 – dont certains ont écrit de glorieuses chroniques sur les « braves » et « calmes » moudjahidin dans les journaux occidentaux durant les guerres en Yougoslavie – sont aussi choqués que quiconque par le siège de l’école de Beslan. Mais tout en condamnant ceux qui ont attaqué des enfants innocents et leurs parents, peut-être devraient-ils également s’interroger sur leur soutien passé pour les « interventions humanitaires » et leur soutien actuel pour les interférences occidentales à l’étranger.
Texte original: Brendan O'Neill, "Beslan: the real international connection", Spiked, 8.9.04
Traduction et réécriture: Lt col EMG Ludovic Monnerat