De l’ascension du Hamas
à la sérénité troublante de l'OLP
8 février 2006
es élections palestiniennes ont créé un choc planétaire en consacrant la victoire du Hamas. Mais le défi qui se pose maintenant à celui-ci, avec la responsabilité du pouvoir politique, a de quoi relativiser ce choc. Analyse.
Le mois dernier, les résultats des législatives palestiniennes ont invalidé toutes les prévisions des analystes. Certes, une percée du Hamas étaient attendue, mais en des proportions similaires à celle des Frères Musulmans de l’Égypte voisine. C’est que la surprise révèle la sous-évaluation de la force d’attraction de l’islam politique dans le monde arabe. Et, au-delà, elle nous renvoie quinze ans en arrière, face aux élections algériennes de 1990 et, ailleurs dans le monde arabe, à la poussée visible des mouvements intégristes nationaux.
«... Le Hamas n'est pas qu'une simple faction armée : c'est un parti politique et un État dans l'État qui dispose de ses propres institutions, d'hôpitaux et d'écoles. Les Palestiniens qui ont voté Hamas le 25 janvier sont ses enfants. »
Pour mieux saisir les raisons, les tendances lourdes, qui soutiennent la puissance de l’islamisme dans les Territoires Palestiniens, il faut revenir à l’histoire et rétablir des vérités oubliées : l’islamisme d’hier comme d’aujourd’hui se présente comme une puissante alternative à des légitimités séculières demeurées fragiles. Cependant, celles-ci n’ont pas dit leur dernier mot. Explications.
Une dérive vers l’islamisme
Le premier des facteurs d’explication s’intéresse à la « culture de guerre » qui imprègne la société palestinienne. En effet, c’est dans le cadre d'une occupation israélienne qui perdure que le parti de la radicalité s'est attiré le soutien du peuple. La construction de la « culture de guerre » palestinienne – et arabe en général – a attisé, d’une manière acharnée et demeurée fidèle à elle-même en dépit des mutations de l’ordre mondial – de l’ère coloniale au « moment unipolaire », en passant par l’affrontement est-ouest – la frustration des peuples du Moyen-Orient à l’encontre des boucs émissaires que sont Israël puis les juifs, l'Amérique et le reste de l'Occident et, à un moindre degré, les États contre lesquels luttent des mouvements armée se réclamant de l’islam – Russie, Inde, Philippines.
La « culture de guerre » arabe n'est pas comparable à celle que l'on peut rencontrer dans un Occident jadis confronté à la menace des totalitarismes ; en revanche, elle s’approche de l’exemple que l’histoire de ces derniers nous enseigne. En effet, elle commence dès le berceau, elle est relayée par la mosquée, la famille, l'école, l'université, les médias gouvernementaux et non gouvernementaux, la littérature populaire, les partis politiques au pouvoir comme ceux d’opposition, les forces politiques conservatrices comme progressistes. Et ce, indépendamment de la position de leurs gouvernements vis-à-vis des États-unis, d’Israël, et des grandes questions internationales.
La frustration et le sentiment revanchard ont créé un environnement favorable aux formations politiques qui proposent des solutions radicales et s’adossent sur un passé islamique aussi glorieux qu’idéalisé. L'absence de culture de compromis, chère aux démocrates mais honnie par les tyrans, favorise l'essor du dernier mouvement politique radical qui n’ait pas été disqualifié par l’Histoire. Il est difficile, voire impossible dans nombre de pays arabes, de tenir en public un discours modéré concernant nombre de thèmes très passionnels tel que le conflit israélo-palestinien sans se faire qualifier de traître ou, dans les meilleurs des cas, poliment éconduire.
Ce qu'on s'est mis du jour au lendemain à appeler les islamistes modérés n'est qu'une aile moins virulente que les autres de l'islamisme. Cela renvoie, en général, aux mouvements islamistes qui abandonnèrent ou n’envisagèrent que dans un second temps la prise du pouvoir par la force. C’est dans ce cadre que le Hamas émerge comme une force politique essentielle en tant que mouvement de lutte armée tourné contre l’ennemi extérieur tout en affirmant sa vocation sociale et caritative. C’est cette dernière dimension qui permettra à ce mouvement de reprendre à son compte le travail d’éveil de l’identité nationale palestinienne opéré par l’OLP depuis les années 1960. Car le Hamas n’est pas qu’une simple faction armée : c’est un parti politique et un État dans l’État qui dispose de ses propres institutions comme de nombreux hôpitaux et de nombreuses écoles. Les Palestiniens qui ont voté Hamas le 25 janvier sont ses enfants.
Quant à la situation de guerre, elle n'explique que très partiellement cette dérive du nationalisme palestinien vers le projet islamiste. Les leaders arabes, passés comme présents, de Nasser à Yasser Arafat, se sont fait prendre au piège de leur propre propagande. Ils avaient joué le populisme et la xénophobie pour se faire acclamer et porter en triomphe. Champions de causes nationales rivales, ils s'étaient concurrencés au point de se livrer à la surenchère. Cette montée aux extrêmes a créé une situation de fait où, aujourd’hui, le nationalisme libéral est relégué au rang de relique dans un ensemble livré à un nationalisme bagarreur, empreint d’un puissant ressentiment, qui s’appuie sur la culture du souvenir des humiliations subies et des « théories du complot ». Tout ceci a favorisé l’émergence d’une situation où le monde arabe a démontré qu'il n'est pas possible de réunir cent mille personnes pour la paix au Caire, alors qu'à Tel-Aviv cela s'est vu plusieurs fois ces vingt dernières années. Enfin, une situation où, en revanche, l’on réunira sans peine autant de monde contre le sionisme et l’occidentalisation dans les grandes villes arabes.
En guise d’explication complémentaire, évoquons ce que l’essentiel de l’intelligentsia arabe met particulièrement en relief quant au comportement des grandes puissances, États-unis en tête. En rejetant la responsabilité sur d'autres, ils cultivent les thèmes si chers à nos gauches et aux nationalistes arabes en lutte contre « l’impérialisme ». Ils participent volontiers à cette lente et irrésistible construction de la vindicte populaire arabe et palestinienne. En effet, la Cité n’accepte que difficilement la critique, c’est-à-dire l'autocritique. Dès lors, elle éprouve des difficultés insurmontables pour bâtir un modèle démocratique pluraliste. Dans le monde arabe d'aujourd'hui, même les démocrates proclamés ajoutent leur pierre au mur que les nationalistes et les islamistes dressent depuis un demi siècle entre le « Nous » et les « Autres ».
Pour les besoins de notre compréhension, il convient d’analyser rationnellement les manœuvres des grandes puissances. Évoquons ainsi le cas des États-Unis qui ont soutenu nombre des mouvements islamiques qui aujourd’hui nous effraient par leur ascension. Contre leurs adversaires d’alors, nationalistes, socialistes et communistes et puissances rivales, ils soutinrent les Moudjahiddin afghans contre les Soviétiques tandis qu’ils faisaient de même avec les Frères musulmans contre Nasser. Pour sa part, Israël a soutenu le Hamas pour affaiblir l'OLP. Or, même sans ces alliances de revers, il est probable que la situation ne serait pas différente : c’est l'Arabie Saoudite qui a essentiellement financé les Moudjahiddin avec ses pétrodollars, tandis que les Frères musulmans existaient et s’étaient assurés une base solide avant de recevoir le soutien de l'étranger ; enfin, le Hamas est une filiale des Frères musulmans et persiste grâce au financement arabe et à un réseau d’organisations caritatives éparpillées dans le monde entier. Les bases de ces mouvements, Hamas inclus, sont bien plus solides que ne l’aurait permis un simple tour de l’Histoire : elles sont avant tout culturelles, institutionnelles et historiques.
Le rôle-clef de la charité
Dans le contexte présent, ces mouvements reflètent les aspirations maximalistes des peuples arabes, et désormais aucune puissance ne peut en empêcher l'ascension et le déploiement. Toutefois, il a été possible dans certains pays, comme la Tunisie et la Syrie, de les contenir et c'est ce qui a bien failli se produire à l’égard des islamistes palestiniens. En effet, vers la fin des années 1990, les É-U et Israël aident l'Autorité Palestinienne à lutter contre le Hamas : ils lui envoient de l'argent, des armes et des instructeurs. Des milliers de militants politiques et de terroristes du Hamas et du Djihad Islamique se retrouveront derrière les barreaux. Ces organisations sont alors significativement affaiblies. Or, quelques mois après le début de l'Intifada dite d’Al Aqsa, Yasser Arafat rétorque à Israël en relâchant ces dangereux prisonniers qui pourront tout à leur guise organiser plusieurs centaines d'attentats et reprendre leurs activités caritatives et éducatives au sein de la société palestinienne.
De toutes les activités d’un mouvement islamique, le poids de la charité paraît finalement être le plus important. En effet, pour conjurer l’islam politique, la Tunisie a adopté une stratégie duale d’interdiction à l’existence politique tout en assurant le monopole de l’État dans le social. L’exemple opposé est celui du Maroc qui, se contentant de réprimer, se retrouve aujourd’hui en butte à un puissant mouvement islamiste. Le principe est relativement simple : ces mouvements apportent les soins et les services de base là où l'État est défaillant. De plus, ils reçoivent des pays du Golfe et des islamistes expatriés l'aide financière que ces derniers ne concèdent pas toujours avec la même générosité aux États sécularisés.
Parmi les services que les mouvements islamistes offrent aux populations se trouve l'éducation. De nombreux Palestiniens vivent à l’abri du besoin grâce au Hamas et leurs enfants sont scolarisés dans des établissements financés par l’organisation. Adhérer à l'idéologie du parti, lui fournir des candidats à l'attentat-suicide et des héros pour la propagande est une manière de lui témoigner sa reconnaissance. Il est notoire que des millions de personnes à travers le monde islamique subsistent grâce à de pareilles œuvres : ils respirent par leurs programmes d'éducation et se marient avec leur bénédiction. Est-ce trop demander à une mère palestinienne de céder un de ses fils, déjà nombreux, à la cause alors que grâce au parti il lui a été permis de renouer avec un certain espoir, de survivre, de travailler et de se marier, en conformité avec les préceptes coraniques ?
Le principe de la rectitude nous amène donc à aborder un thème redondant choyé les mouvements islamistes : la corruption. Au départ dénonciation de la corruption des mœurs et de la modernité, la version islamiste du concept tend vers une « totalisation » : la corruption devient un tout qui englobe tous les ennemis et adversaires du parti. Cette machine de combat idéologique s’est attaquée à l'Autorité Palestinienne. Et ce, ironiquement, avec le concours des médias occidentaux! En effet, il serait difficile de nier qu’en alignant de pareils atouts le Hamas avait beau jeu de se présenter aux élections en parti de la probité. Mais cela veut-il dire que le Hamas n'est pas corrompu ?
Nous pouvons supposer qu'il l'est moins que l’OLP, ou alors peut-être est-il plus facile pour lui d'utiliser, de manière plus sensible pour le peuple, ses deniers lorsqu'il n’a pas d'infrastructure étatique à entretenir. Déchargé qu’il est de la responsabilité d’assurer les fonctions de l’État car elles sont dévolues à l’Autorité Palestinienne, alors sous gouvernement de l’OLP. De plus, chaque attentat-suicide exécuté par le Hamas a coûté à l'Autorité Palestinienne le coût des dégâts occasionnés par les actions de représailles lancées par Israël. Les destructions de la guerre étaient un fardeau pour l'État mais pas pour le mouvement naguère politiquement irresponsable du Hamas. Quant aux maisons détruites des familles de « shahid », c’était l’Irak de Saddam Hussein qui prenait en charge leur reconstruction! De plus, le confinement des Palestiniens dans les Territoires a permis aux œuvres caritatives du parti de multiplier sa clientèle.
L’avenir incertain du Hamas
Élu, comme on l’a vu, grâce au concours d’un faisceau de circonstances favorables et de tendances historiques lourdes, l'avenir du Hamas paraît néanmoins incertain, car il hérite des mêmes responsabilités qui ont réduit la popularité de l’OLP. Certes, il comble en partie ce contrecoup en se livrant à de la surenchère idéologique et en se présentant comme le mouvement qui a contraint Israël a se retirer de la bande de Gaza. La suppression de plusieurs de ses chefs par l’armée israélienne a fait rejaillir sur l’ensemble de l’organisation l’aura du martyr. Cependant, ses cadres n’ont pas l’expérience de la gestion de l’État et, en outre, il est confronté à la méfiance des bailleurs de fonds occidentaux de l’AP. C’est donc avec de grandes difficultés qu’il devra relever les défis bien réels de la gestion des affaires publiques.
Par ailleurs, l’idéologie n’est pas une ressource inépuisable : l’ONU, l’UE, les États-Unis et la Ligue Arabe pressent le Hamas de reconnaître le droit à l’existence d’Israël. Or, si le mouvement finit par l’accepter, il perdra irrémédiablement les avantages qui découlent de son radicalisme. Il va donc être très instructif de voir comment le Hamas va manœuvrer ces prochains mois : tentera-t-il de contourner l’obstacle en recherchant et en trouvant d’autres sources de financement – l’Iran semble intéressée – ou sera-t-il finalement contraint par les amis de l’OLP à faire preuve d’un pragmatisme inédit pour un mouvement islamique, en reconnaissant Israël et la feuille de route, ce qui est une condition sine qua non? Il existe, il est vrai, une aile « pragmatique » dans le mouvement mais si ce qu’elle peut offrir n’est qu’une trêve de longue durée à Israël, il y a fort à craindre que le Hamas choisisse la première de ces options.
À plus long terme, privé ou non de son atout maître idéologique, renforcé ou affaibli sur le plan financier, le Hamas ne pourra pas reprocher à l'OLP de ne pas avoir joué le jeu de la démocratie, car Mahmoud Abbas a promptement reconnu sa victoire électorale et n'a fait preuve d'aucune mauvaise humeur : du point de vue de l’image, il a été irréprochable. Ce geste obligera probablement le Hamas à se montrer aussi démocrate que son rival et donc à savoir rendre le pouvoir au peuple à la prochaine échéance électorale, que ce soit pour le récupérer à nouveau ou… le perdre. Encore une chose qui n'est pas dans l'habitude des mouvements islamistes. D'autre part, le Hamas devenant politiquement responsable, il perd dans tous les cas la liberté d’user de l’arme du kamikaze. En effet, les bailleurs de fond de l’AP ne consentiront pas à lui accorder leurs subsides s'il se lance dans une politique de la terreur.
Il est donc prévisible que le Hamas prolonge la trêve proposée à Israël voici un an. L’un des éléments qui déterminera l’attitude qu’il fera sienne dans le plus long terme devrait être sa capacité ou non de se faire financer par des États peu regardants sur le terrorisme. Mais en attendant de reconnaître Israël, ou de gagner du temps, l'OLP demeure l'interlocuteur incontournable. Concrètement, le Hamas devra passer par le filtre de l'OLP pour négocier quoi que ce soit jusqu’à la fourniture de l'électricité, qui est assurée par l'État hébreu. Ensuite, le Hamas doit compter avec un appareil étatique sécuritaire qui a été créé par l'OLP : il ne dispose pas de troupes professionnelles entraînées à l’application de l’ordre public, mais de militants dont la formation est surtout idéologique. De plus, la compétence du gestionnaire est entre les mains des hauts fonctionnaires de l’État : des membres de l'OLP. Autrement dit, la puissance publique relève toujours d'un mouvement rival.
Cette situation semble inextricable pour le Hamas car, même soutenu par l’Iran, l’usage de ses ressources sera entravé. S’il tentait une révolution islamique, il serait immanquablement détruit car trop proche d’Israël, sans aucun État riverain dont il pourrait se servir comme d’un sanctuaire, et l’OLP n’a pas désarmé. L’apparente sérénité des chefs de l’OLP, qui tranche singulièrement avec celle des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, témoigne sans doute, la tentation est forte de le penser, d’un état de satisfaction face au piège dans lequel est tombé leur principal rival. Car, en l’état actuel et prévisible des choses, pour conserver le pouvoir, le Hamas devra s’acheminer, et il le fera sans doute avec beaucoup de réticence, à renier la partie essentielle des valeurs qu'il a inculquées aux Palestiniens. Or, ce sont ces valeurs qui constituent le socle de sa popularité.
Une autre option devrait néanmoins être envisagée avant de conclure : la quête du chaos. Il se peut que les Palestiniens aient élu le Hamas las de la corruption de l'OLP. Mais ce n'est pas un éclairage suffisant, car les valeurs qui distinguent le Hamas de son principal rival prônent l’exercice immodéré de la violence. En effet, la guerre de basse intensité que livre le Hamas, toute éprouvante qu'elle est, ne permet pas à Israël de vaincre son adversaire car, pour ce faire, il lui faudrait commettre l’inimaginable en abattant un peuple entier. Or, ce peuple, le Hamas l’utilise pour se mettre à l’abri de la puissance israélienne : il est comme la jungle du Vietnam pour le Vietminh ou le désert de l’Arabie pour les troupes de Lawrence. Toutefois, cette stratégie présente un inconvénient majeur : elle limite drastiquement la capacité du mouvement et le confine à moins qu’une guérilla : au terrorisme. En effet, une propriété essentielle du terrorisme est l’incapacité de vaincre matériellement un adversaire étatique.
Non seulement le Hamas se trouve désormais dans une position pour laquelle le peuple lui demandera des comptes, mais il est incapable de poursuivre ses opérations terroristes. Du coup, son appareil de propagande devra désormais faire preuve de discrétion et se mettre à la diète. Face aux défis qui l’attendent, toutes les voies qui permettraient au mouvement de ne pas se renier lui sont interdites ou trop coûteuses. Dans la gestion des affaires publiques comme pour les finances, il est dépendant d’acteurs qui lui sont franchement défavorables et lui imposent leurs conditions, lesquelles ne sont pas négociables. Privé des outils qui ont fait sa popularité, le mouvement est passé d’une position politique confortable en une situation des plus hostiles. Et s’il est en proie à un tel environnement, c’est à l’avantage de son principal rival : l’OLP.
Conclusion
Pour conclure, il existe au sein de l'OLP un ténor qui a été empêché de participer à ces élections : Marwan Barghouti, un combattant palestinien extrêmement populaire, à l’opposé d’un Abbas ou d’un Quoreï. Barghouti, détenu en Israël, est exempt de l’accusation de corruption qui pèse sur ces deux derniers. Il est aussi l'homme qui avait prédit l'échec de l'Intifada Al Aqsa et a prôné la démilitarisation du mouvement populaire dès 2002. Membre de la classe dirigeante de l’OLP, arrêté par Israël, il bénéficie de l’aura du martyr. De plus, il tire sa légitimité de Yasser Arafat dont il peut passer pour le véritable dauphin, et il obtiendra avec beaucoup de facilité la confiance du peuple, de l’OLP, d’Israël, des gouvernements arabes et des membres du quartette.
En fin de compte, l'accession du Hamas au pouvoir prépare, impose, avec l'assistance d'Israël et de l'Occident, le retour triomphal de Marwan Barghouti, au service de qui tout l’appareil de l’OLP se mettrait à disposition. Ce retour s'appuierait sur une personnalité charismatique dont le prestige rassurerait un peuple éprouvé par des années d’errances et de gestion calamiteuse. Finalement, tel un nouvel Arafat, Barghouti pourrait convaincre les Palestiniens de la nécessité de renoncer à l'éradication de l'État d'Israël, au droit de retour et à Jérusalem-ouest.
Sadri Mokni
Étudiant finissant en BA spécialisé
Sciences politiques, Université de Montréal