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La victoire d’Israël sur l’Intifada, grâce au ciblage des chefs terroristes et à la barrière de sécurité

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27 juin 2004

Soldats israéliens en opération à NaplouseA

lors que personne n'y prenait garde, un fait historique s'est produit au Moyen-Orient : l'Intifada palestinienne est terminée et les Palestiniens ont perdu. Tel est l'avis de l'analyste américain Charles Krauthammer, qui explique ce succès israélien par ses attaques ciblées sur les groupes terroristes et par l'efficacité de sa barrière de protection partiellement construite.

Pour Israël, la victoire est amère. Les quatre années de terrorisme qui viennent de s'écouler ont tué près de 1000 Israéliens et en ont estropié des milliers d'autres. Mais Israël a vaincu stratégiquement. Le but de l'Intifada était de démoraliser Israël, de détruire son économie, de le mettre à genoux, et ainsi de le forcer à se retirer et à céder aux exigences palestiniennes, de la même manière qu'Israël s'est retiré, défait, du Sud-Liban en mai 2000.


«... Les hauts responsables terroristes sont si effrayés par le renseignement israélien qu'ils sont contraints de consacrer la plus grande partie de leur temps et de leur énergie à se protéger et à se cacher. »


Cela ne s'est pas produit. L'économie d'Israël a certes été atteinte, mais elle croît de nouveau. À l'apogée de l'Intifada, le tourisme était pratiquement réduit à rien, mais les touristes reviennent. Et les Israéliens n'ont jamais été démoralisés. Ils ont continué à vivre leur vie ; les jeunes gens, en particulier, sont retournés dans les cafés et les discothèques, tandis que les bus [reprenaient leur service], quelques heures à peine après un horrible attentat à la bombe. Les Israéliens se sont avérés plus coriaces et braves que ce qu'avaient imaginé les Palestiniens.



Frappes ciblées et barrière hermétique

La fin de l'Intifada ne signifie pas la fin du terrorisme. Le terrorisme existait avant l'Intifada, et d'autres actes terroristes se produiront. Ce qui s'est produit, pourtant, c'est la fin d'une terreur systématique, régulière, sans répit, épuisante - une terreur comme arme efficace. À l'apogée de l'Intifada, rien qu'en un mois (mars 2002), 9 attaques suicides en Israël ont tué 85 Israéliens. Au cours des 3 derniers mois, il n'y a eu aucun attentat. Le niveau global de violence a été réduit de plus de 70 %. Comment Israël est-il parvenu à ce résultat ? En ignorant ceux qui le critiquaient et en lançant une campagne d'autodéfense à deux dimensions.

D'abord, Israël a ciblé les chefs terroristes - attaques dénoncées de façon incroyablement hypocrite par les Occidentaux qui, dans le même temps, acclamaient la chasse à l'homme contre Oussama ben Laden et réclamaient sa tête. Les hauts responsables du Hamas et d'autres groupes terroristes ont été soit arrêtés, soit tués, ou réduits à la clandestinité. Ceux qui restent sont dorénavant si effrayés par la précision et la qualité du renseignement israélien - le dernier dirigeant du Hamas tué par un missile conduisait une motocyclette - qu'ils sont contraints de consacrer la plus grande partie de leur temps et de leur énergie à se protéger et à se cacher.

Ensuite, la barrière. Seul un quart environ de la barrière de séparation a été construit, mais son efficacité est sans ambiguïté. La portion nord est déjà terminée, et les attaques dans le nord d'Israël se sont pratiquement réduites à rien. Ce succès n'a pas pour seul effet de sauver des vies innocentes : il change l'équation stratégique du conflit global.

Yasser Arafat a lancé l'Intifada en septembre 2000, quelques semaines à peine après qu'il eut rejeté, à Camp David, l'offre israélienne de retrait, d'évacuation des implantations, du partage de Jérusalem, et de l'établissement d'un État palestinien. Arafat voulait tout cela, bien sûr, mais sans avoir à faire la paix, ni à reconnaître l'État juif. D'où la campagne de terreur pour forcer Israël à tout donner unilatéralement.

Arafat a échoué, de manière spectaculaire. La violence n'a pas mis Israël à genoux. Par contre, elle a semé le chaos, l'anarchie et le désastre économique dans les régions palestiniennes. Les Palestiniens sont conscients de la ruine qu'Arafat a causée, et ils commencent à protester contre elle. Il leur a promis du sang et la victoire, mais il ne leur a donné que le sang.

Plus grave encore, ils ont perdu leur place à la table des négociations. Israël définit aujourd'hui un nouvel équilibre, qui prévaudra durant les années à venir - la barrière de séparation dessine unilatéralement la ligne qui sépare les Israéliens des Palestiniens. À Camp David, les Palestiniens se sont vu offrir la chance de négocier cette frontière, mais, au lieu de cela, ils ont choisi la guerre. Maintenant ils en paient le prix.

Rien là que de logique. C'est le comble de l'absurdité que de lancer une guerre terroriste contre Israël, puis d'exiger de décider de la nature et du tracé de la barrière, construite précisément pour prévenir ce terrorisme.

Ces récentes réalités stratégiques ne créent pas seulement un nouvel équilibre, elles donnent naissance au premier espoir de paix depuis qu'Arafat a déchiré officiellement les accords d'Oslo, il y a quatre ans. Quand Israël se sera retiré de Gaza et aura achevé la barrière de sécurité, le terrorisme, en tant qu'option stratégique, sera totalement mort. Il n'y a, pour les Palestiniens, qu'une seule manière d'obtenir un État et la dignité : négocier une paix définitive, basée sur une réelle coexistence avec l'État juif.

Peut-être faudra-t-il un an, cinq ans, une génération, pour que les Palestiniens parviennent à cette réalisation. Ce qui est dommage, c'est que tant d'Arabes et d'Israéliens devront mourir auparavant.




Texte original: Charles Krauthammer, "Israel's Intifada Victory", The Washington Post, 18 juin 2004  
Traduction et réécriture: Simon Pilczer
  









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