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Toujours l'attaque : interview du lieutenant-général Wallace, commandant du Ve Corps en Irak

18 mai 2003

Lieutenant-général William Wallace, aéroport de Bagdad, 7.5.03P

e déroulement des opérations militaires en Irak a donné lieu à une polémique frappante, lorsque les médias et leurs experts ont accusé les Forces armées américaines de sombrer dans un bourbier. Mais un entretien mené avec le commandant du Ve Corps US à la fin de l'opération montre que les troupes alliées se sont au contraire adaptées aux circonstances et ont exploité les opportunités perçues.

Lorsqu'il s'est adressé aux soldats américains peu avant le début de la guerre en Irak, le commandant du Ve Corps, le lieutenant-général William Wallace, a fréquemment fait allusion à son origine écossaise, en tirant des comparaisons avec son homonyme rendu célèbre par Braveheart. Mais son courage de highlander a été mise à l'épreuve lorsque la campagne semblait marquer le pas après la première semaine.


«... Nous n'avons jamais eu l'intention de combattre dans ces villes du sud, parce que nous pensions que cela se ferait à notre désavantage ; nous comptions les contourner. »


Les commentaires faits par Wallace à un reporter, selon lesquels la résistance irakienne était plus féroce qu'attendue et que la guerre pourrait prendre plus longtemps que prévu, ont été au centre d'une vive controverse sur le plan de guerre du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. En tant que commandant des forces de mêlée de l'Army et de la bataille pour Bagdad, cependant, Wallace a été un leader-clé dans une campagne qui a renversé le régime de Saddam Hussein en trois semaines environ. Intégré au Ve Corps durant la guerre, le correspondant du National Journal James Kitfield s'est entretenu avec Wallace à son quartier-général de Bagdad le 20 avril. En voici des extraits choisis.

  • Dans de récents discours aux troupes américains à Bagdad, vous les avez félicités pour avoir "progressé plus loin en moins de temps, et combattu de manière plus décisive, que n'importe quelle armée dans l'histoire." [Une affirmation discutable, surtout si l'on se rappelle certaines campagnes de la Seconde guerre mondiale, comme l'opération Marita de 1941 – note du traducteur] En termes généraux, quels étaient selon vous les ingrédients de cette victoire en Irak ?


  • Mon impression dominante est l'admiration pour le courage, l'héroïsme et l'agressivité de nos jeunes soldats. A moins qu'ils n'aient trouvé une position avantageuse à défendre, ils ont constamment attaqué durant toute la campagne.

    Un autre aspect de celle-ci qui m'a vraiment impressionné a été la capacité de mes jeunes officiers subalternes à combiner les feux directs, indirects et aériens à leur avantage et avec le bon dosage sur le champ de bataille. J'ai également noté que cette guerre a été exécutée presque exclusivement au niveau bataillon et en-dessous. Les divisions déplaçaient des formations sur la carte, mais ceux qui ont vraiment conduit le combat appartenaient aux échelons inférieurs.

    J'ai été également très impressionné par la manière avec laquelle nos jeunes chefs dans ces unités se sont affirmés et ont commandé lorsque leurs soldats étaient en danger. J'ai décerné 26 Purple Hearts [médaille gagnée pour blessure reçue au combat, NDT] l'autre jour, et nombre d'entre elles sinon la majorité l'ont été à des jeunes sergents et lieutenants. C'est différent d'une campagne du type Desert Storm.


  • Lorsque nous avons parlé avant le début de la guerre, vous avez souligné qu'il y aurait plusieurs combats différents se déroulant simultanément dans la campagne d'ensemble, et j'aimerais que vous commentiez chacun de ces combats. Le premier consistait à déployer vos forces et à les préparer dans un théâtre à l'autre bout du monde. De ma perspective, il m'a semblé que forcer toutes ces troupes et ces équipements dans le chas d'une seule aiguille, à savoir le port et l'aéroport koweïtien, était très contraignant. Etait-ce le cas ?


  • Premièrement, je pense que nous avons eu raison de caractériser la lutte pour venir ici comme une part critique de l'équation. Le fait que nous n'avions qu'un seul aéroport et un seul port pour faire passer toute notre formation [c'est-à-dire les éléments propres au Ve Corps en plus de la 3e division d'infanterie, de la 101e division aéromobile et d'une brigade de la 82e aéroportée, NDT] a certainement été un facteur limitatif dans nos opérations. Je pense que nous nous sommes plutôt bien adaptés à cette réalité, mais avec le recul, j'aurais dû faire des ajustements différents au niveau de ce qui a été projeté dans le pays, et quand.

    Au début du déploiement, nous étions très inquiets par le carburant. Il y avait toute une compagnie de camions-citernes de 5000 gallons attendant au Koweït, mais les conducteurs ne devaient pas arriver sur le théâtre avant des semaines. Finalement, nous avons demandé et reçu la permission de transporter par avion les camionneurs du Ve Corps pour prendre leur équipement, de manière à mettre en mouvement nos compagnies de transport. Ce genre de décision et d'ajustement était fait virtuellement chaque jour par nos logisticiens et nos chefs dans le secteur arrière. En définitive, cela a fonctionné.


  • En rétrospective, croyez-vous que ce "départ roulant", avec sa concentration nécessaire sur le déploiement de nouvelles forces même lorsque la guerre était menée des centaines de kilomètres plus loin, et la livraison de ravitaillements "juste à temps", était la meilleure manière de procéder ?


  • Eh bien, c'est difficile de contester le succès. Chacun d'entre nous aimerait davantage de prédictibilité dans nos vies et notre travail. Mais nous avons fait marcher le tout – c'est ainsi que je le dirais. Nous avons quelques personnes très talentueuses qui l'ont fait marcher.

    Il y a également des avantages à un "départ roulant", parce qu'il vous permet d'entrer plus rapidement au combat. On tire des avantages aussi bien stratégiques que tactiques de ce fait. L'impression que nous avons en parlant avec certains officiers irakiens, par exemple, est qu'ils attendaient une campagne de type Desert Storm précédée d'une longue période de bombardements aériens. A la place, nous avons déclenché l'offensive terrestre avant la guerre aérienne. La décision a été prise pour différentes raisons, mais je crois qu'elle a surpris quelques officiers irakiens qui ont dû affronter des chars américains très tôt dans la guerre.


  • L'un des autres combats majeurs impliqués dans cette guerre était le terrain, accidenté et variable, du désert poussiéreux de l'Irak occidental aux terres arables entre le Tigre et l'Euphrate, avec ses nombreux canaux et voies d'eau. Comment vos forces ont-elles fait face à cela ?


  • Je suis certainement satisfait de la manière dont nos forces ont géré le terrain. Nous avons capturé une carte que portait le commandant d'un bataillon de reconnaissance de la Garde républicaine, et elle montrait qu'ils estimaient que nos forces iraient exactement là où nous avions décidé de ne pas aller, largement parce que le terrain entre les deux fleuves était si difficile pour les forces de mêlée.

    Cela dit, nous avons été surpris par la texture du terrain désertique. Le problème de la poussière dans ces secteurs est plusieurs fois pire que n'importe lequel de nos analystes de terrain ne l'avaient prédit. Cela nous a posé plusieurs problèmes pour le mouvement des convois et pour l'utilisation de l'aviation [sous-entendu l'aviation légère, c'est-à-dire les hélicoptères – NDT]. Chaque fois que quelque chose se déplaçait, elle soulevait nuage de poussière. C'était comme rouler à travers du talc.


  • Vous avez dit depuis le début que maintenir un rythme opérationnel rapide serait crucial dans cette campagne, ce qui nous amène à la question de la prétendue "pause" des opérations offensives qui a commencé avec la tempête de sable vers la fin de la première semaine. Cette halte dans votre avancée a évidemment suscité une certaine controverse aux Etats-Unis, n'est-ce pas ?


  • Je dirais que le "tempo" peut être rapide ou lent, et chacun est approprié aussi longtemps que vous en avez le contrôle, et non l'ennemi. Lorsque nous avons ralenti notre poussée et notre rythme, c'était pour deux raisons délibérées. Premièrement, nous avons voulu renforcer notre position logistique avant de se lancer dans la bataille pour Bagdad. Deuxièmement, même si nous n'avancions pas, nous attaquions l'ennemi chaque jour. Nous menions simultanément trois combats autour de Najaf à cette période, et une bataille très sérieuse à Samawa. Le fait que nous ne progressions pas à travers la trouée de Karbala ne signifiait pas que nous ne battions pas. Nous avons continué à combattre, nous avons continué à assurer nos lignes [logistiques], et nous avons continué à tuer un tas de sales types.

  • A un moment, vous deviez simultanément gérer une tempête de sable d'ampleur quasi-biblique, des combats étonnamment féroces avec des paramilitaires irakiens, et la distraction de la controverse à Washington sur vos commentaires. Comment avez-vous vécu cette période ?


  • Personnellement, la période de la tempête de sable a été pour moi la partie la plus difficile de la guerre. Vous devez vous souvenir que la 3e division d'infanterie a traversé la ligne de départ au début de la guerre avec environ 5 jours de ravitaillements au niveau de l'eau, de la nourriture et des munitions. Puis la tempête de sable a frappé au 5e jour des combat, et a duré pendant l'essentiel de 3 jours. Pendant cette tempête, nos convois ont mis 3 à 4 jours pour atteindre nos formations de tête, et ils ne transportaient que 2 jours de ravitaillement. Les quantités ne s'accumulaient pas à ce stade, ce qui m'inquiétait. Non pas que nous n'aurions pu tenir le terrain conquis, mais nous ne pouvions pas avancer bien davantage sans avoir résolu le problème logistique.

    La période de la tempête de sable était également difficile en raison des luttes à domicile. Il y avait tout cette discussion sur le manque de progrès, mais en fait nous avons maintenu un haut tempo opérationnel. Nous ne nous emparions simplement pas de terrain. Ce que nous faisions, c'était de créer les conditions pour le combat décisif à venir.


  • Cette période a également révélé l'autre grande surprise de la guerre, qui était le fanatisme suicidaire avec lequel les Fedayins de Saddam et d'autres forces paramilitaires se sont battues. Comment avez-vous réagi à cela ?


  • A l'époque, nous ne pouvions simplement pas négliger le fanatisme de ces paramilitaires. Je ne voulais pas ignorer la menace qu'ils posaient, ou leur exposer mon train logistique essentiel.

    Au niveau des forces pour contrer cette menace, j'avais une pointe très solide avec la 3e division d'infanterie. Ce que je n'avais pas, c'était une autre force mobile et blindée. La capacité de la 101e division aéroportée à se déplacer à cet instant était franchement limitée, parce qu'une partie des camions nécessaires à sa mobilité n'étaient pas encore arrivés sur le théâtre. J'étais donc limité dans ma capacité de déplacer l'une de mes divisions sur le champ de bataille. Ceci a entraîné certaines conversations difficiles sur l'emploi de la 101e division.


  • Egalement à cet instant, certains de vos commandants ont décrit les combats se déroulant autour de Najaf et Karbala comme une avant-première de la bataille de Bagdad. Est-ce que cela s'est produit ainsi ?


  • Cela pourrait bien représenter l'adaptation le plus importante que nous ayons fait dans toute cette guerre. Nous n'avons jamais eu l'intention de combattre dans ces villes du sud, parce que nous pensions que cela se ferait à notre désavantage ; nous comptions les contourner.

    Comme il s'est avéré, l'ennemi menait des incursions hors des villes et nous attaquait de manière si agressive que nous devions contre-attaquer, premièrement pour assurer nos lignes de communication, et deuxièmement parce que l'ennemi aurait continué à nous assaillir jusqu'à ce que nous allions dans les villes pour le frapper un bon coup. Nous avons donc dû modifier le plan de bataille et les tactiques pour compenser l'agressivité de l'ennemi.

    Je pense que les forces de Saddam essayaient de nous attirer à l'intérieur des villes, où ils pensaient avoir l'avantage. Nous avons à la place transformé les villes à leur désavantage avec des raids blindés détruisant leur équipement lourd, leurs véhicules tout-terrain et leurs ensembles de bunker. Une fois ceci fait avec nos forces blindées, nous avons engagé de l'infanterie légère, appuyée par des renforts lourds, pour effectuer les opérations de nettoyage. Au cours de ces combats, nous avons non seulement assuré nos lignes de communication et diminué les capacités ennemies, mais également commencé à prendre le contrôle de centres de population dont nous pensions nous occuper plus tard, dans la quatrième phase – les opérations de stabilisation. Nous avons donc fini par affronter ce problème plus tôt dans la campagne que prévu.


  • Une fois que vous avez repris l'offensive au début d'avril, et engagé vos forces avec succès à travers la trouée de Karbala, la campagne semblait venir rapidement à un point critique. Pour quelle raison ?


  • Depuis presque une année, nous avons collectivement reconnu qu'une fois la trouée de Karbala franchie, le combat ne serait pas achevé jusqu'à ce que nous prenions l'aéroport international de Bagdad. Le combat de Karbala à l'aéroport était considéré comme un assaut continu, parce qu'après avoir passé la trouée nous serions à portée de l'artillerie massée à Bagdad ou appartenant aux divisions de la Garde républicaine autour de la capitale.

    Nous étions également inquiet de savoir si et quand Saddam utiliserait des armes chimiques. Si vous aviez mis 10 personnes dans une pièce, vous auriez eu 10 opinions différentes sur le sujet, mais la trouée de Karbala était clairement l'un des passages obligés où Saddam aurait pu utiliser ces armes afin de nous ralentir. Le jugement que j'ai dès lors transmis à mes commandants est qu'une fois la trouée franchie, nous serions à l'intérieur de la zone rouge de Saddam au niveau des défenses, et nous avions sacrément intérêt à être prêt à poursuivre le combat jusqu'à l'encerclement à Bagdad.


  • A quel point de cette offensive avez-vous senti que l'ennemi était battu ?


  • Lorsque nous avons pris le pont sur l'Euphrate à ce que nous appelions l'objectif Peach. A cet instant, j'était assez certain que nous tenions Saddam par les couilles. Si nous n'avions pas pris ce pont, nous étions prêts à poser nos propres ponts dans l'eau, mais cela aurait probablement ajouté 24 heures à notre opération. S'il en avait eu la capacité, et il n'est pas clair pour moi qu'il l'ait eu, Saddam aurait pu utiliser ces 24 heures pour repositionner ses forces et concentrer son artillerie, et nous mener ainsi la vie plus dure. Quand nous avons pris le pont principal sur l'Euphrate, j'ai donc su que nous étions essentiellement libre d'agir.

  • Avant la guerre, vous avez désigné la division Medina de la Garde républicaine, qui défendait l'accès sud de Bagdad, comme le centre de gravité de la campagne [au niveau opératif bien entendu – NDT]. Mais la Medina n'a jamais semblé capable de combattre comme une force divisionnaire cohérente, n'est-ce pas ?


  • Non, jamais. Avec le recul, je pense qu'elle a été victime d'un combat interarmes et interarmées réussi. Je suis à 95% convaincu que lorsque nous avons traversé l'Euphrate en une succession de feintes juste après la tempête de sable, la Medina a été contrainte de repositionner ses forces pour contrer une avance entre les fleuves qui n'a jamais été notre effort principal.

    Nous avions le beau temps avec un ciel dégagé à cet instant, et nous avons commencé à recevoir des annonces de blindés ennemis déplacés sur des camions, de formations d'artillerie en mouvement ou de tentatives par les brigades de la Medina d'occuper des positions défensives à leur sens optimales. Tout cela s'est produit sous les yeux de l'US Air Force, et ils ont commencé à complètement démolir la Medina. Le sentiment était donc assez bon, en sachant que l'ennemi devait déplacer ses forces dans des conditions qui nous avantageaient largement.


  • L'instant où vous avez peut-être dévié le plus nettement du plan était la bataille de Bagdad, que vous aviez conçue comme une série de frappes à partir de bases d'attaques dans la périphérie de la ville. Cela s'est en réalité produit bien plus vite, en deux assauts blindés successifs à l'intérieur de la ville, n'est-ce pas ?


  • Une fois de plus, il faut revenir à la bataille de Najaf pour comprendre nos actions à ce point, parce que c'est là que nous avons appris comment mieux faire. Nous avons vu que les chars pouvaient combattre dans une ville et survivre, et que si l'on engageait des forces blindées en milieu urbain, étant donné que les défenses de Saddam s'appuyaient sur des véhicules légers et des bunkers, on pouvait démolir toutes ces défenses avec peu de pertes. Après Najaf, je pense que nos soldats ont également gagné une confiance extraordinaire dans la survivavibilité de leur équipement. Les décisions impliquant d'être plus agressif en arrivant à Bagdad ont été énormément facilitées. Nous n'avions pas besoin d'être aussi prudent que prévu, parce que nous avons appris en route des leçons importantes, et que nous les avons appliquées au combat à Bagdad.

  • Lors du deuxième de ces assauts blindés au cœur de Bagdad, des éléments de la 3e division d'infanterie ont capturé le palace principal et le centre de la ville, puis ont demandé de manière inattendue s'ils pouvaient simplement rester et occuper le centre-ville. Ceci n'était pas planifié, n'est-ce pas ?


  • Non, en effet. Et cela a suscité des inquiétudes. Non pas quant à notre capacité de rester à Bagdad, parce que nous avions déjà démontré une aptitude à dominer le champ de bataille urbain. Notre souci était de faire entrer nos véhicules non blindés pour ravitailler ces forces blindées placées au centre-ville.

    A la fin, nous avons pu protéger ces convois et rester à Bagdad. En fait, nous avons trouvé que positionner nos forces autour du palace était plus aisé que rester sur nos positions hors de la ville, parce que les parcs et les vastes places de la ville nous donnaient de bons secteurs de feu, et que nous étions à un endroit où Saddam ne pouvait concentrer son artillerie sur nous – car nous étions au beau milieu. Tout ceci à contribué au fait que notre décision de rester à Bagdad était bonne. Le commandant de la 3e d'infanterie, le major-général Buford Blount, m'a appelé et m'a dit, "nous contrôlons les intersections et je recommande que nous restions, parce que si nous restons, nous avons la ville." J'étais d'accord.


  • Par bien des aspects, est-ce que la transition du combat à la stabilisation et à l'imposition de la paix ne semble pas plus difficile que la guerre pure ?


  • Nous nous entraînons à la guerre, mais le maintien de la paix est quelque chose que nous faisons aussi. Si vous examinez notre formation, je parierais que 30% ou davantage de nos soldats ont eu une expérience réelle de maintien de la paix dans les Balkans. Nous avons donc beaucoup d'expérience dans la manière de gérer les affaires civiles, les populations civiles, l'établissement d'institutions permettant aux populations d'être impliquées dans leur propre destin. Il y a simplement beaucoup d'expérience dans nos forces sur cette dynamique civilo-militaire, largement comme résultat de nos opérations en Bosnie et au Kosovo.

  • Même dans les Balkans, cependant, vous n'avez pas fait une telle transition à partir d'opérations de combat aussi intenses, n'est-ce pas ?


  • La rapidité avec laquelle nous sommes passés de l'un à l'autre en Irak est le vrai problème. Un jour nos soldats défoncent des portes, et le suivant ils appliquent des bandages. Et dans certains cas, ils défoncent des portes sans vraiment savoir s'ils vont devoir presser la détente ou appliquer des bandages de l'autre côté. Et c'est un hommage remarquable à l'acuité mentale de nos soldats qu'ils soient capables de faire cela.

  • Mis à part les combats avec les Fedayins de Saddam, est-ce qu'il y a eu d'autres surprises avec les forces irakiennes qui vous ont forcé à réagir ou à vous adapter ?

  • Nous devons pour l'heure être prudents, car les guerres sont un peu comme du bon vin, elles tendent à s'améliorer avec l'âge. Mais il me semble que, sans égard au fait que Saddam ait eu ou non un appareil de commandement et contrôle en place jusqu'à la fin, les forces irakiennes ont en permanence pris beaucoup de temps – quelque part autour de 24 heures – pour réagir à tout ce que nous avons fait. Le temps que l'ennemi ait compris ce que nous faisions, donne des ordres à ses commandants et que ceux-ci agissent concrètement, nous avions déjà commencé à faire quelque chose d'autre. Pour un commandant, c'est une bonne chose – combattre un ennemi qui ne peut réagir.



Texte original: James Kitfield, "Attack always", National Journal, 7.5.03    
Traduction et réécriture: Maj EMG Ludovic Monnerat
    








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