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Les généraux russes sont mis sous pression par la prise rapide de Bagdad

16 avril 2003

Soldat américain à BagdadA

lors que la guerre en Irak s'approche de sa fin inévitable, des réflexions dérangeantes s'emparent des élites militaires et politiques russes. Personne à Moscou n'a jamais sérieusement cru que Saddam Hussein pourrait "battre" les forces alliées. Mais la vitesse et le tranchant de l'offensive en a déconcerté plus d'un.

Les généraux russes s'attendaient à une autre guerre prolongée et menée à distance, comme celle contre la Yougoslavie en 1999, comme en Afghanistan deux ans plus tard ou comme la première Guerre du Golfe de 1991, lorsqu'une offensive terrestre de 4 jours a été précédée par 39 jours de bombardements aériens. On croyait que les Américains avaient peur des accrochages à courte distance, qu'ils ne toléreraient pas les pertes inévitables, et qu'en définitive ce n'étaient que des lâches s'appuyant sur leur supériorité technologique.


«... On croyait que les Américains avaient peur des accrochages à courte distance et n'étaient que des lâches s'appuyant sur leur supériorité technologique. »


Dans la première semaine de la guerre, les forces alliées se sont rapidement déployées à partir du Koweït, ont occupé l'essentiel du sud de l'Irak et se sont enfoncées profondément dans le centre du pays sans bombardement aérien préliminaire. Ce blitz réussi a causé un choc à Moscou. Puis sont venues les nouvelles des premières pertes et des premiers prisonniers américains, de vives tempêtes de sable entravant les mouvements, d'attaques irakiennes accrues et d'une pause générale dans l'offensive.

Lorsque la poussée des Alliées en Irak a semblé chanceler, bien des cœurs à Moscou et en Europe se sont réjouis. Dans un sondage réalisé fin mars, 52% des Russes étaient d'avis que l'action militaire conduite par les Etats-Unis en Irak était infructueuse ; 56% croyaient qu'il y aurait une longue guerre ; 35% étaient convaincus que les Américains finiraient par l'emporter, alors que 33% supposaient que l'Irak s'imposerait.



La propagande russe en action

Voici une semaine [l'article date du 10.4, note du traducteur], il a été révélé que deux généraux trois étoiles en retraite – Vladislav Achalov (un ancien para spécialiste du combat urbain) et Igor Maltsev (un spécialiste de la défense aérienne) – avaient visité Bagdad récemment et reçu des médailles de Saddam Hussein. Les récompenses avaient été distribuées par le Ministre irakien de la Défense, Sultan Khashim Akhmed.

On a annoncé que les généraux en retraite avaient aidé Hussein à préparer un plan de guerre pour battre les Américains. Achalov a confirmé qu'il était à Bagdad juste avant la guerre, et qu'il avait eu des médailles de Hussein pour services rendus. Il a également dit aux journalistes que la défense de Bagdad était bien organisée, que les chars américains finiraient calcinés s'ils entraient dans la ville et que l'infanterie américaine serait massacrée. Selon Achalov, la seule manière pour les Alliés de prendre Bagdad et d'autres villes irakiennes était de les raser entièrement par des tapis de bombes.

Grozny détruite

La semaine dernière, le Ministre de la Défense Sergei Ivanov a répété l'opinion d'Achalov : "Si les Américains continuent de combattre avec précision, en évitant les pertes important, le résultat est incertain. S'ils commencent à larguer des tapis de bombes, l'Irak sera battu." Ivanov a également annoncé que le Ministère de la Défense étudiait attentivement la guerre pour apprendre comment construire une armée russe plus forte.

Il semble que jusqu'à présent, le résultat de l'étude a été négatif. Il apparaîtrait que les généraux russes et Ivanov supposent que ce sont les Américains qui devraient apprendre d'eux comment raser des villes – comme nos militaires ont détruit la capitale tchétchène, Grozny.


«... Les généraux russes supposent que ce sont les Américains qui devraient apprendre d'eux comment raser des villes – comme nos militaires ont détruit Grozny. »


De nombreux généraux croient effectivement qu'une campagne de bombardement qui laisse quelques bâtiments debout est inefficace. Les munitions guidées avec précision sont largement considérées comme des farces coûteuses – pas des armes véritables. En Tchétchénie, nous avons essayé d'utiliser quelques uns de ces gadgets, mais ils ne marchaient pas, car la plupart des officiers et des soldats russes n'avaient pas été instruits à l'usage du nombre limité d'armes modernes héritées des Forces armées soviétiques.

Pour les militaires russes, le pire résultat possible de la guerre en Irak est une victoire alliée rapide avec des pertes relativements basses. Déjà de nombreuses personnes en Russie commencent à se demander pourquoi nos forces sont si inefficaces en comparaison des Britanniques et des Américains, et pourquoi les deux batailles pour prendre Grozny en 1995 et en 2000 ont pris chacune plus d'un mois, avec plus de 5000 soldats russes tués et des dizaines de milliers de blessés dans les deux engagements, étant donné que Grozny est dix fois moins grande que Bagdad.

Les médias évitent généralement ces questions difficiles et servent à la place une propagande anti-américaine. On prétend que le Gouvernement américain "dissimule les pertes" (comme son homologue russe), et que des centaines voire des milliers de soldats US ont déjà été tués. Peut-être cette supercherie deviendra la principale excuse semi-officielle pour discréditer la victoire alliée. Ou peut-être que nos généraux refusant de construire une armée post-soviétique moderne viendront avec quelque autre ruse de propagande.




Texte original: Pavel Felgenhauer, "The Elite's Feeling the Heat", Moscow Times, 10.4.03    
Traduction et réécriture: Maj EMG Ludovic Monnerat
    









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