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Le succès retentissant du Swiss Raid Commando 1999 couronne une opération exemplaire

19 octobre 1999


Swiss Raid Commando 99: Combat Search and Rescue

Du 1 au 3 octobre dernier s'est déroulée dans les régions de Colombier, Chamblon et Payerne la XIIIe édition du Swiss Raid Commando. Inscrite au programme suisse du Partenariat pour la Paix (PPP), cette manifestation militaire et sportive a remporté un succès retentissant, s'attirant les louanges de l'ensemble des 600 raiders – suisses et étrangers – qui y ont pris part.

Le SRC 99 était toutefois aussi une première pour notre armée, en termes de logistique, de transport aérien et de tactique, et constitue de ce fait un exercice militaire sans précédent. Explications.


Les hommes du SRC 99

Plus de 600 raiders ont participé au Swiss Raid Commando 1999 puisque 151 patrouilles étaient au départ, le vendredi 1er octobre à Colombier; plus de 50% de Suisses et de fortes délégations venant de France, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis et d'Allemagne. Avec leurs accompagnants, près de 800 militaires sont en fait venus dans la région des Trois Lacs pour le Raid.

Ceci sans compter la troupe d'appui, qui s'est engagée pendant près d'une semaine pour l'opération: le rgt inf 2 (moins le bat car 1, c'est-à-dire bat inf 2, bat fus 4 et 5), le bat EM 2 et l'ER inf ter 202 de Colombier, des détachements du bat G 2 et de la cp canot mot 15, ainsi que des ER ach 216 de Chamblon, expl 223 de Thoune et san 267 de Losone, auxquels il convient d'ajouter plusieurs dizaines de volontaires, sans oublier l'encadrement d'officiers et de sous-officiers de carrière. Soit, au total, près de 3000 militaires.

A la tête du Swiss Raid Commando 99, on trouvait bien entendu le commandant de la division de campagne 2, le divisionnaire Bertrand Jaccard, et son Etat-major SRC; rassemblant 33 officiers et 2 sous-officiers sous le commandement du major EMG Laurent Michaud, cet état-major était principalement divisé en trois cellules: opérations (chef: major EMG Mathias Tüscher), renseignement, logistique et organisation de la conduite (major EMG Philippe Jaquinet) ainsi que VIP, médias et marketing (major EMG Guy Vallat).

Au total, cet EM a fonctionné pendant 22 mois pour planifier, conduire et contrôler un exercice dont l'ampleur se situe au niveau du groupement de combat. Avec un engagement de moyens sans précédent.


Swiss Raid Commando 99: tir au simulateur TOW sur chasseur de chars durant la phase technique

100 tonnes de matériel / munitions

Pour l'ensemble des postes du SRC 99, ce ne sont en effet pas moins de 100 tonnes de matériel et de munitions qui ont été engagés: plusieurs dizaines de milliers de cartouches, 800 fusils d'assauts 90, 800 vélos, près de 100 tentes de commandement, etc. Au plan des transmissions, le Raid a nécessité 150 téléphones fixes et portables, représentant plusieurs dizaines de kilomètres de câbles, et 40 stations radio fixes, afin de permettre un suivi permanent des patrouilles sur la totalité des secteurs d'engagements.

Le domaine des transports n'était pas moins important. En effet, quelque 200 véhicules à roues ont été engagés, sans compter 10 chasseurs de chars Piranha TOW et 6 véhicules d'exploration blindés Eagle sur les postes, pour des déplacements – transport de visiteurs, d'accompagnants ou de matériel – représentant près de 150'000 kilomètres parcourus. Au plan aérien, 5 hélicoptères Super Puma et 3 Alouettes III ont été mis à disposition par les Forces aériennes, alors les délégations étrangères disposaient pour les parachutages d'avions de transport C-130 et C-160 sur l'aérodrome de Payerne. Enfin, 3 canots moteurs ont été utilisés, au terme du Raid, pour la plus grande joie de participants absolument ébahis.


Première phase: technique

A une très large majorité, les raiders ont en effet été complètement enthousiasmés par le SRC 99, une petite partie d'entre eux relevant que l'épreuve, bien que sans rapport avec les éditions précédentes pour la qualité de son organisation, s'était révélée moins exigeante au plan physique. En effet, la XIIIe édition comportait deux phases principales, l'une purement technique et assez traditionnelle, l'autre tactique et complètement nouvelle.

Dans la phase technique, les raiders avaient le choix entre 52 postes répartis dans les zones de Chamblon, Yverdon, Vugelles, Baulmes, Montcherand, Orbe et Chavornay. Proposant du tir à munitions réelles, des exercices au simulateur, des épreuves d'identification, de rappel ou encore de franchissement, ces postes techniques accordaient entre 100 et 600 points. Les raiders, tous équipés de vélos (les habituelles "machines" des écoles d'officiers), pouvaient librement choisir quels postes effectuer, plusieurs points d'information les informant dans chaque zone sur l'état de l'ensemble des postes (ouvert, surchargé ou fermé).


Swiss Raid Commando 99: durant la phase tactique, les patrouilles étaient équipées du SIM F ass 90

Deuxième phase: tactique

La phase tactique, une innovation remarquable, permettait aux raiders d'accomplir une seule mission, valant de 800 à 1500 points selon sa difficulté. Après une insertion nocturne par hélicoptère, les patrouilles devaient franchir une dizaine de kilomètres pour gagner leurs bases de départs, au sud-est de St-Cierges près de Moudon ainsi qu'au Bois de Boulex et près de Vesin dans la région de Payerne.

Là, les raiders recevaient tous un SIM F ass 90, avant d'effectuer une infiltration, d'accomplir leur mission (libération de prisonnier ou sabotage, principalement) et de s'exfiltrer; en guise d'opposition, quelque 200 recrues de l'ER inf ter de Colombier –également équipés de simulateurs – patrouillaient entre les bases de départ et les objectifs. De la sorte, chaque patrouille repérée ou ouvrant le feu perdait des points.


Swiss Raid Commando 99: retour à Colombier avec les canots moteur

Le déroulement du Raid

Sans entrer tous ses détails, pour lesquels nous renvoyons bien entendu le lecteur au site officiel, le déroulement du SRC 99 était le suivant. Arrivés à Colombier du mardi après-midi au jeudi soir, les raiders ont reçu leur premier briefing le vendredi 1er octobre au matin. Ce briefing, donné séparément aux participants de la phase parachutiste et aux autres raiders après la cérémonie d'ouverture, consistait en une explication de la phase technique, à l'aide d'une projection Powerpoint via un beamer, le texte en français bénéficiant d'une traduction simultanée – par écouteurs – en anglais, allemand et italien.

Emmenés ensuite en train ou par véhicule à Baulmes, Ependes ou Yverdon, les patrouilles ont commencé le Raid peu avant 1300. Devant être de retour à Chamblon avant 2200, les raiders ont donc eu 9 heures pour accumuler le plus de points possible aux différents postes. Même si quelques militaires étrangers n'ont pas caché quelque dépit quant à leurs "machines", les raiders se sont répartis sur l'ensemble du secteur, suite à des décisions parfois cruciales selon les postes, en fonction du nombre de points et de pistes comme de l'éloignement.

A Chamblon, un briefing tactique – identique dans sa forme au technique – a été donné aux chefs de patrouilles à 2230. Peu après son terme, le classement des patrouilles a été annoncé de manière globale pour que les chefs, par groupes de 40, puissent choisir leurs missions tactiques et se saisir d'une enveloppe contenant cartes, image de l'objectif et mission dans les 4 langues. Le transport des raiders a débuté après minuit: de manière très spectaculaire, car sans aucun éclairage, 5 Super Puma ont embarqué et inséré en 2 heures les 145 patrouilles encore en lice.

Le lieu de l'insertion reconnu et identifié, les raiders ont ensuite pris le chemin de leurs bases de départ respectives, avant d'accomplir leur mission, à partir de 0600. L'infiltration s'est donc effectuée de jour, ce qui l'a rendue sans conteste plus difficile. Après leur retour aux bases de départ au plus tard à 1200, les patrouilles se sont ensuite déplacées à leurs points d'extraction et ont embarqué, soit dans des Super Puma, soit à bord de canots moteur, pour traverser le lac et rejoindre Colombier. Les premiers raiders sont arrivés au Château aux alentours de 1315.

La dernière activité officielle du samedi 2, après la reddition du matériel et une douche bienvenue, n'était autre que le souper de gala à la HUM de Colombier. Un souper qui ne s'est guère prolongé, puisqu'à 2230 la totalité des raiders avaient regagné leur lit. Enfin, le dimanche, la cérémonie de clôture à Planeyse a permis de procéder à la remise des prix, nombreux et gratifiants, et de clore le SRC 99. Sans entrer dans le détail du classement, relevons l'excellente performance des patrouilles helvétiques, et notamment la victoire de la patrouille 37 comprenant le cap Pfister, l'adj EM Denervaud, le plt Gagg et le sgt Monnet.


Swiss Raid Commando 99: visite du Conseiller fédéral Adolf Ogi et du divisionnaire Weber, chef de l'OFARC, ici avec le commandant de le div camp 2 le divisionnaire Jaccard

Un exercice sans précédent

Sur le plan strictement militaire et national, le Swiss Raid Commando 99 était un exercice absolument sans précédent. Plusieurs éléments étaient en effet uniques: la décentralisation, à partir d'une place de soutien de base, de 100 tonnes de matériel et de munitions à plus de 100 destinataires différents; la mise sur pied d'un quartier général où travaillent quelque 30 personnes, doté d'un central téléphonique, et suivant sur une carte géante l'évolution en temps réel des patrouilles, emplacement et résultats; un pont aérien transportant de nuit 580 raiders en 2 heures avec 5 hélicoptères; enfin, un contexte tactique dans lequel ces mêmes raiders sont opposés à 200 marqueurs, tous équipés de simulateurs.

Il va sans dire que la tâche de la troupe d'appui était considérable, et qu'elle a été accomplie avec un enthousiasme et une abnégation remarquables. Mais tout cela ne se limitait pas à la mise sur pied d'une manifestation ponctuelle, d'une démonstration de moyens sans suite: les éléments mentionnés ci-dessus correspondent en effet étroitement à l'instruction, à la projection et au commandement d'une formation de la taille d'un groupement de combat. La seule phase tactique, conjuguant une opération interarmes d'insertion à une opposition en double action de près de 800 militaires, a ainsi constitué une innovation pour tous les participants, raiders et pilotes compris.


Rendez-vous en 2001

Aux dires de la majorité des raiders, les principaux éléments qui leur ont fait adorer le SRC 99 étaient au nombre de trois: le professionnalisme de l'organisation, l'ampleur des moyens engagés et la sympathie de l'accueil. A n'en pas douter, puisqu'une manifestation sportive et militaire peut constituer une source précieuse d'enseignements pour notre armée, le tout en compagnie de militaires étrangers, le Swiss Raid Commando 2001 suivra l'exemple de cette XIIIe édition.


Plt Ludovic Monnerat    






Note

Toutes les photos illustrant cette page sont © 1999 www.src.ch


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