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L'OTAN conclut à l'impasse diplomatique sur le Kosovo et choisit l'option de l'action militaire 24 mars 1999 (actualisation au 16 mai 1999) Le 23 mars à Bruxelles, peu après 2330, le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana communique à la presse internationale l'ordre donné au commandant en chef du Commandement Europe de l'Alliance atlantique, le général américain Wesley Clark: le lancement de frappes aériennes sur l'ex-Yougoslavie. Malgré l'opposition tranchée de la Russie comme de la Chine, malgré l'absence de résolution de l'ONU autorisant une telle action, l'OTAN a donc conclu à l'impasse diplomatique, après des semaines de vaines négociations, et choisi l'option de l'action militaire. Mais la Serbie n'est pas l'Irak. OTAN: semaines de préparation Depuis plus d'un mois, les pays membres de l'Alliance menaient de minutieux préparatifs quant aux deux issues possibles des négociations entre Serbes et Kosovars: soit la paix, avec l'envoi d'une force de maintien de la paix d'environ 26'000 hommes - la KFor - dans la province à majorité albanophones; soit la guerre, avec notamment une réédition des frappes aériennes menées en 1995 durant les combats en Bosnie. Dès le 15 mars, quelque 10'000 militaires alliés étaient positionnés en Macédoine, alors que près de 400 avions étaient mis à disposition des opérations à venir. De manière assez surprenante, le groupe aéronaval du porte-avions nucléaire américain Enterprise a quitté la mer Adriatique le 18 mars pour relever le Carl Vinson dans le Golfe persique, réduisant le nombre d'avions à 350. Mais cela n'a en rien altéré les préparatifs militaires en cours, notamment la désignation de cibles militaires stratégiques et tactiques sur l'ensemble du territoire yougoslave, l'élargissement des pouvoirs du secrétaire général de l'OTAN permettant de telles frappes. Offensives serbes au Kosovo Parallèlement, à l'issue des vaines négociations de Rambouillet puis de Paris, les forces armées serbes ont lancé dès le 15 mars des offensives d'envergure sur l'ensemble de la province, visant notamment à extirper l'UCK de ses fiefs traditionnels par l'usage de moyens lourds, blindés et artillerie en tête. Une tactique de la terre brûlée qui a entraîné l'exode de dizaines de milliers de civils. Ces offensives ont été renforcées par l'envoi de renforts massifs, venant de l'ensemble des régions de la Yougoslavie - y compris du Monténégro -, sous la forme de trains chargés de chars de combat et de transports de troupe blindés. Le départ des observateurs de l'OSCE, à partir du 19 mars, suite au refus serbe de signer l'accord de paix accepté par les rebelles kosovars, a rendu très difficile l'appréciation exacte des moyens militaires actuellement déployés par l'armée yougoslave. Des sources militaires américaines dénombrent toutefois entre 14'000 et 18'000 soldats au Kosovo - contre environ 15'000 pour l'UCK -, et entre 16'000 et 21'000 aux abords de la province. Des frappes aériennes à risque La décision de lancer des frappes aériennes pour contraindre Slobodan Milosevic à accepter le plan de paix sur le Kosovo, pour être logique dans la perspective des nations occidentales, n'en comporte pas moins des risques certains - quant à leurs conséquences, mais surtout quant à leur résultat. Il est certain que la force de frappe de l'OTAN, fournie à plus de 50% par les Etats-Unis, peut entraîner des dégâts considérables aux quelque 200 à 300 objectifs sélectionnés. Plus de 200 missiles de croisière peuvent être tirés de bâtiments de guerre américains et britannique. Toutefois, malgré la disponibilité de ces missiles et de bombardiers furtifs, le "zéro perte" de l'opération Desert Fox et des zones d'interdiction en Irak sera difficile à atteindre. En 1995, les frappes de l'OTAN sur les Serbes bosniaques ont certes constitué un tournant décisif en faveur de la paix, mais elles ont également causé la perte de 6 avions de combat alliés; aujourd'hui, il s'agit de la Yougoslavie toute entière. Et la Yougoslavie n'est pas l'Irak. Elle dispose d'une part d'une flotte aérienne relativement moderne, à base de MiG-21 et de MiG-29, qui peut constituer un danger. Mais sa grande force est d'autre part son réseau intégré de défense antiaérienne, qui comprend environ 1000 missiles sol-air et 2000 canons de DCA. Or certains de ces missiles - notamment les lanceurs mobiles SA-6 - ont été récemment améliorés aux derniers standards russes. Plt Ludovic Monnerat Avions de l'OTAN attribués l'opération Allied Force (au 16.5.99)
Avions de combat et défenses antiaériennes yougoslaves
Sources Federation of American Scientists: Military Network Analyse, Lycos Actualité - International, ABC News, CNN Interactive Actuel | Armée | Suisse | Monde | Forum | Direct | Matériel | Histoire | Archives | Activités | Liens Nouveautés | Membres | Objectifs | Soutien | E-mail © 1999 CheckPoint |